Grâce à la sonde Mars Express, une équipe française a mis au jour les restes d'un vaste océan boréal sur la planète rouge.
C'est en utilisant cinq ans de données du radar Marsis, embarqué sur la sonde européenne Mars Express, que Jérémie Mouginot (IPAG) et ses collègues les ont repérés sous la forme d'importants dépôts de matériau peu dense, dans les soixante premiers mètres sous la surface de Vastitas Borealis.
Débâcles martiennes
« Nous pensons que ces dépôts sont des sédiments charriés par des chenaux de débâcle à la fin de l'Hespérien, il y a trois milliards d'années », explique le chercheur.
À cette époque, la planète rouge aurait connu une intense activité géothermique. En faisant fondre de vastes quantités de glace enfouies en profondeur, elle aurait provoqué une importante débâcle, et finalement alimenté tout un océan dans son immense plaine boréale, là où l'altitude de Mars est la plus faible.
Un océan temporaire
Selon Jérémie Mouginot, cet océan n'aurait pas perduré plus d'un million d'années. En cause : la faible température et la faible pression à la surface de Mars à cette époque, qui n'aurait pas permis - comme aujourd'hui d'ailleurs - à ce que de l'eau s'y maintienne longtemps.
Ces conditions particulières expliqueraient aussi pourquoi l'océan boréal n'a pas laissé de traces chimiques. Oméga, un autre instrument de Mars Express, capable de voir les minéraux formés en présence d'eau, n'a en effet repéré que très peu de minéraux hydratés dans Vastitas Borealis.
Ceux qu'il a découvert datent d'une époque bien antérieure : celle, il y a plus de 4 milliards d'années, pendant laquelle Mars a été une planète bleue.
Commentaires