Les volcans de Io ne sont pas à leur place

Le satellite jovien Io compte 400 volcans en activité.©Nasa/JHUAPL/SRI.

Il est normal que la lune galiléenne de Jupiter soit en proie à un volcanisme très actif mais ce dernier devrait se manifester en d'autres points de la surface que ceux observés.

C'est ce que montre l'analyse de Christopher Hamilton, de l'université du Maryland (États-Unis), et son équipe. Ils ont découvert que les volcans sont décalés de 30° à 60° vers l'est par rapport à ce que la théorie prédisait.

Un résultat obtenu en étudiant la toute première carte systématique des 400 volcans actifs à la surface d'Io, produite par David Williams, de l'université d'Arizona, d'après des données récoltées dans les années 1990 par la sonde Galileo.

Déformée par Europe, Ganymède et Jupiter

La chaleur interne d'Io est générée par les forces de marées induites par la planète géante Jupiter, mais également par Europe et Ganymède, deux autres satellites galiléens.

La combinaison de toutes ces forces déforme sensiblement Io à mesure qu'il progresse sur son orbite (un peu comme les forces de marées lunaires déforment la Terre), ce qui produit une intense chaleur interne et donc, un fort volcanisme.

L’animation ci-dessous montre l'un de ces volcans en activité.
© Nasa/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute.

Les modèles ne collent pas

D'après la position d'Io par rapport à Jupiter, Europe et Ganymède, les chercheurs ont établi plusieurs modèles dans lesquels ils déterminent quels devraient être les points les plus chauds à la surface d'Io. Or, la carte de David Williams ne correspond à aucun de ces modèles.

Un océan de magma sous la surface ?

L'équipe de Christophe Hamilton avance plusieurs phénomènes possibles pour expliquer ce surprenant décalage : la rotation de Io est peut-être plus rapide que prévu ; il est possible aussi que sa structure interne soit telle que le magma voyage plus facilement qu'on le croit entre un point chaud et une faille, d'où il peut jaillir.

Les chercheurs envisagent également la présence, sous la surface, d'un vaste océan de magma capable d’engendrer, outre un champ magnétique, des effets de marée.

Cette analyse montre surtout que « notre connaissance du volcanisme de Io est incomplète », admet néanmoins Hamilton.

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