Il y a 45 ans, Neil Armstrong faisait un pas de géant pour l’Humanité

Empreinte de pas de Buzz Aldrin. Crédit: Nasa

Le 21 juillet 1969, il y a tout juste 45 ans, le module lunaire Eagle se posait dans la mer de la Tranquillité. L'Homme marchait sur la Lune et les Etats-Unis gagnaient la course à l'espace contre l'Union Soviétique.


Neil Armstrong, le vainqueur de la Lune, un homme discret, a accepté de raconter son incroyable aventure lors d'une interview réalisée le 19 septembre 2001 par les historiens Stephen Ambrose et Douglas Brinkley au centre spatial Johnson (Houston, Texas). Une interview que nous avons intégralement publiée dans notre Hors-Série « L'Homme dans l'espace ». Extraits :


A propos de la célèbre phrase « c'est un petit pas pour l'homme, un bon de géant pour l'Humanité » (NDLR)
« (...) D.B : N'êtes-vous pas étonné que la Nasa ne vous ai pas préparé la phrase à prononcer, qu'elle vous ait accordé cette liberté ? (...)


N.A : « Julian Scheer, maintenant décédé, et qui gérait vraiment les relations de la Nasa avec le monde extérieur sous bien des formes, insistait beaucoup pour que le siège ne place jamais de propos dans la bouche de son personnel. Pas seulement les astronautes, mais tout le monde, et il pensait qu'il fallait laisser les gens s'exprimer. Ils faisaient connaître la " ligne du parti ", la position de la Nasa, mais au-delà de ça, ils n'ont jamais, à ma connaissance, contrôler les déclarations publiques des autres.
[...]


D.B : (...) Avez-vous eu un peu de temps tandis que vous vous prépariez à quitter l'Eagle ? Et avez-vous su alors que ce serait la phrase appropriée, la phrase que vous souhaitiez prononcer ?


N.A : J'y ai pensé après l'alunissage, et comme nous avions plein d'autres tâches à accomplir, ce n'est pas quelque chose sur quoi je me suis vraiment concentré mais juste quelque chose de subliminal, ou à l'arrière-plan. Mais c'était, vous savez, une déclaration très simple, faite à la descente de l'échelle. Voyons, ce n'était pas très compliqué. C'était sans prétention.
[...]


D.B : Il n'y a pas tellement de photos de vous quand vous étiez sur la Lune. Il semble y en avoir plus de Buzz Aldrin. C'est parce que vous preniez la plupart des photographies ?


N.A : « Il est bien plus photogénique que moi. [Rire] J'étais chargé de prendre plein de photos. C'était une des tâches qu'on m'avait assignées. Il y a eu un court moment au cours des opérations où j'ai passé l'appareil à Buzz et il a pris quelques photos (...) »


D.B : (...) Au moment de l'alunissage, vous avez dû prendre les commandes pour vous assurer que l'engin n'irait pas se poser dans un cratère. Les conséquences auraient-elles été graves si cela était arrivé ? Cela aurait-il signifié la fin de la mission ?


N.A: « Nous aurions pu essayer d'alunir là, et nous aurions pu nous en tirer. C'était une pente assez raide, couverte de très gros rochers. Ce n'était vraiment pas l'endroit idéal où se poser. Vous savez, si j'avais été à court de carburant, eh bien, je m'y serais posé sans hésiter, mais ayant le choix d'un emplacement plus engageant, j'ai opté pour celui-ci. Il y avait quelques zones intéressantes et bien plus planes, moins encombrées de blocs et autres objets, à un demi-mile [800 m] devant environ, c'est donc vers cet endroit que je me suis dirigé. Je voulais me faciliter l'opération autant que possible pour cette première - c'est un gros souci de commencer à manquer de carburant, et j'en étais très conscient.
Mais je savais que si je pouvais stabiliser ma vitesse et mon orientation, je pourrais chuter d'une assez grande hauteur, peut-être 40 pieds [12 m] ou plus dans la faible gravité lunaire, le train d'atterrissage amortirait une telle chute. J'étais donc peut-être moins inquiet que beaucoup de gens qui observaient ça de la Terre. Ça ne veut pas dire pour autant que je n'y pensais pas, parce que j'y pensais certainement, mais je pensais qu'il était important d'essayer de descendre doucement pour une première tentative. Nous ne savions pas encore à ce stade comment cet alunissage allait se passer. Je voulais donc effectuer la manœuvre la plus douce possible.
[...]


D.B : Pendant que vous étiez sur la Lune, y a-t-il quelque chose (...) qui vous ait surpris ? (...)


N.A : j'étais surpris par beaucoup de choses et je ne suis pas sûr... je ne me rappelle pas de toutes mes réactions maintenant. J'étais surpris par la proximité apparente de l'horizon. J'étais surpris par la trajectoire de la poussière que nous soulevions avec nos bottes et, même si la logique me disait qu'il ne devait pas y en avoir, il n'y avait pas de poussière quand on donnait un coup de pied. Il n'y avait jamais de nuage de poussière.


Neil Armstrong est mort le 25 aout 2012 à l'âge de 82 ans. Aujourd'hui, plusieurs groupes envisagent de protéger le site d'atterrissage d'Apollo XI, ainsi que d'autres sites historiques sur la Lune. Nous consacrons un article à ce sujet dans notre numéro de Ciel et Espace du mois d'août, disponible en kiosque et sur notre boutique à partir du 24 juillet.


Ci-dessous, un résumé d'Apollo XI en images (cliquez sur l'image pour lancer le diaporama) :

Apollo11-ouverture.jpg

[Mise à jour du 23/07/14 : A noter, la sortie en salle, le 30 juillet, de Moonwalk One, un excellent documentaire tourné en 1969 qui nous fait revivre l'exploit tel qu'il a été vécu à l'époque.]
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