Douze élèves de seconde ont trouvé la comète P/2010 V3. Ils l'ont observé à l'aide d'un télescope de l'observatoire de Haute-Provence dans la nuit du 10 au 11 décembre 2010.
La découverte a été faite dans le cadre d'un atelier astronomie du lycée Pierre-Gilles de Gennes de Digne-les-Bains et de l'opération « Le ciel comme laboratoire ». Jean Strajnic, professeur de philosophie, et Thomas Kmieckowiak, professeur de mathématiques, accompagnaient ces élèves.
Une nuit d'observation de l'astéroïde 2002 VP94
Jean Strajnic, passionné d'astronomie, guidait les lycéens pour manipuler le télescope de 80 cm de diamètre de l'observatoire de Haute-Provence, équipé d'une caméra CCD.
« Il leur a présenté une banque d'astéroïdes recensés par la Nasa, et les élèves ont décidé de pointer l'astéroïde 2002 VP94 », raconte Thomas Kmieckowiak.
Un astéroïde changé en comète la veille de Noël
Jean Strajnic a traité les 90 images obtenues, aidé par un astronome suisse. La courbe de rotation de l'astéroïde a ensuite été calculée par l'observatoire de Genève.
Le 24 décembre 2010, Thomas Kmieckowiak a reçu un coup de téléphone de Jean Strajnic : « Il m'a demandé en catastrophe les noms des élèves pour inscrire tous ceux qui avaient participé à la prise de vue. »
L'astéroïde était en réalité une comète ! En effet, les images montraient une chevelure nébuleuse autour de l'astre. L'Union astronomique internationale a officialisé la découverte dans la circulaire 9190. L'astéroïde 2002 VP94 prend le nom de P/2010 V3 - P car il s'agit d'une comète périodique.
De nouvelles vocations ?
« Les élèves tombent des nues. Ils ne pensaient pas que ce bout de caillou pouvait se révéler être une comète », précise le professeur de mathématiques, à l'origine de ce nouvel atelier créé cette année.
Ces projets ont pour but d'augmenter l'intérêt des jeunes pour les sciences. « Je suis très content, car la comète revient tous les huit ans. On va donc se souvenir régulièrement de cette découverte et du lycée. Cela va peut-être permettre des vocations chez les jeunes », conclut M. Kmieckowiak.
La proviseure du lycée, Mme Garrec, ajoute : « Il y avait plus de jeunes filles que de garçons à cet atelier. Si cela suscite leur intérêt pour les sciences, c'est une belle nouvelle, car elles vont peut-être réfléchir à un parcours plus scientifique. »
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