Grâce à son nouveau système optique, qui corrige le brouillage de l'atmosphère, le télescope de 8 m possède une acuité supérieure à celle de Hubble.
« Depuis le sol, c'est exceptionnel ! » a souligné François Rigaut, le concepteur de l'instrument GeMS, qui a rendu l'exploit possible.
De fait, à la longueur d'onde infrarouge de 1,65 micron, le télescope américain Gemini Sud, installé sur le Cerro Pachon (Chili), est désormais capable de voir des détails de seulement 8 centièmes de seconde d'arc sur le ciel.
Soit une pièce de 1 euro vue à plus de 50 km.
Il peut aussi corriger la turbulence atmosphérique sur un champ dix fois plus large que l'ancien système d'optique adaptative.
L'une des premières images réalisées grâce à GeMS, au cœur de l'amas globulaire NGC288. Sa netteté est meilleure que celle obtenue avec l'optique adaptative classique (au milieu). En bas, l'image que l'on obtiendrait sans aucun système de correction. Crédit : Gemini Observatory.
Une « miniconstellation » laser
Le système GeMS installé sur Gemini Sud utilise la technique de l'étoile guide laser. En frappant une couche de sodium atmosphérique située à 90 km d'altitude, un faisceau laser de 50 watts crée une étoile artificielle, qui sert de référence pour la correction optique.
Sauf qu'ici ce n'est pas une, mais cinq étoiles qui sont créées. Cette « miniconstellation », analysée par un logiciel couplé à plusieurs miroirs déformables, permet de corriger l'image sur une surface plus importante qu'aucun autre système d'optique adaptative.
La maîtrise de cette technique à plusieurs étoiles guides sera essentielle pour atteindre l'acuité théorique des futurs télescopes de 40 m de diamètre. Sans elle, ces géants resteront myopes et ne seront que des entonnoirs à lumière.
La miniconstellation à 5 étoiles du système GeMS. Crédit : Gemini Observatory
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