« On s’est réparti les tâches : elle sauve le monde et moi, je fais rêver les petits enfants », lance un soir Thomas Pesquet à Pierre-Emmanuel Le Goff. À l’arrière du taxi, évoquant sa compagne qui travaille à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’astronaute sourit, mais il semble las. Il est à quelques semaines de son départ vers la station spatiale internationale (ISS). Un court instant, on mesure la pression qui pèse sur ses épaules...
Avec les images époustouflantes du lancement de la fusée Soyouz, celles de la Terre vue depuis l’espace, ou des sorties extravéhiculaires des astronautes, ce sont les petits moments comme celui-ci qui font le sel du nouveau film de Pierre-Emmanuel Le Goff. Les caméras du réalisateur, dont c’est le troisième documentaire consacré à Thomas Pesquet et à sa mission Proxima, ont suivi le Français depuis son départ pour Baïkonour jusqu’à l’atterrissage (mouvementé) de sa capsule dans les steppes kazakhes, en passant bien sûr par son séjour à bord de la station spatiale. Entre prises de vue esthétiques de la Terre depuis l’espace et plans montrant la vie à l’intérieur des modules habités de l’ISS s’intercalent des séquences plus intimes, des repas entre astronautes aux vidéoconférences entre Thomas Pesquet et les siens.
Ponctué de citations de Saint-Exupéry — avec lequel Pierre-Emmanuel Le Goff s’efforce de faire un parallèle —, « 16 levers de Soleil » est un récit volontairement lent et parfois poétique. Le spectateur, par la répétition des scènes contemplatives, y regrettera peut-être quelques longueurs.