Couvre-feu dans les villes pour préserver la nuit

M. Claro/C&E Photos Franck

C'est une avancée dans la lutte contre la pollution lumineuse : une loi qui oblige l'extinction nocturne des bâtiments non-résidentiels et des enseignes lumineuses est entrée en application le 1er juillet.

Cette loi, annoncée le 30 janvier par Delphine Batho, ministre de l'Ecologie, du développement durable et de l'énergie, concerne les bureaux professionnels -la lumière devra être éteinte une heure après la fermeture des locaux- et les vitrines de magasins - elles cesseront d'éclairer à 1h du matin ou une heure après la fin de l'occupation pour reprendre à 7h ou une heure avant l'ouverture-. Ce qui vise plutôt les villes moyennes et grandes.

Extinction des monuments

La pollution lumineuse touche aussi les petites communes, où les monuments peuvaient rester éclairés toute la nuit durant. Or, la loi s'y intéresse également : elle prévoit que les façades des bâtiments (ce qui recouvre les monuments, les gares, les églises, les édifices naturels...) ne pourront pas être illuminées avant le coucher du soleil et seront éteintes au plus tard à 1h du matin. Cette mesure devrait redonner un peu de ciel noir aux astronomes amateurs, souvent gênés dans leurs observations par les « mises en valeur » de monuments.

Voir l'infographie explicative ci-dessous :

De nombreuses exceptions

Qui ne respecterait pas ces règles s'expose à une mise en demeure, et éventuellement à une amende de 750 €. Des dérogations pourront cependant être accordées par la préfecture pour les jours fériés, lors d'évènements exceptionnels comme la fête de la musique, les fêtes de Noël. Par ailleurs, certaines zones touristiques font exception, comme les champs Elysées ou Montmartre à Paris, le Vieux Lyon, le centre de Marseille...

Economies d'énergie et ciel assombri

Un bilan du dispositif sera effectué en janvier 2014. Mais d'ores et déjà, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'Energie (Ademe), estime qu'il engendrera une économie de 2TWh par an, l'équivalent de la consommation électrique annuelle d'environ 750 000 ménages. Le ciel nocturne de France pourrait quant à lui sensiblement s'assombrir et ainsi légèrement contrebalancer la tendance européenne : entre 1992 et 2010, la pollution lumineuse a fortement progressé sur le continent.

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