Les astronomes s’en doutaient, ils en ont désormais la preuve : le système planétaire en formation autour de Bêta Pictoris, à 63 années-lumière dans la constellation du Peintre, ne possède pas une seule planète mais au moins deux. Grâce au spectromètre Harps de l’Observatoire austral européen (ESO), un corps neuf fois plus massif que Jupiter vient en effet d’être découvert à 2,7 unités astronomiques (UA) de l’étoile.
Un système planétaire exceptionnel
Bêta Pictoris c — c’est son nom — tourne en 1200 jours autour de sa jeune étoile. C’est 3,3 fois plus près que Bêta Pictoris b, découverte en 2008 sur des images de VLT datant de 2003, et cela confirme surtout l’intérêt exceptionnel de ce système pour l’étude de la formation planétaire. En plus d’un disque de poussière dû aux collisions multiples de planétésimaux entre eux, d’exocomètes qui plongent sur elle, d’une planète dont on a fait l’image, l’étoile âgée de seulement 23 millions d’années offre désormais une autre planète aux astrophysiciens. Et si l’on en croit les sillons tracés dans son disque de débris vers 50 UA, elle devrait en posséder d’autres.

Il a fallu analyser 6645 spectres de Bêta Pictoris obtenus entre 2003 et 2018 pour identifier cette nouvelle exoplanète par la méthode des vitesses radiales. La Grenobloise Anne-Marie Lagrange et son équipe, qui l’ont découverte, estiment que, sous certaines conditions, l’instrument Sphere de l’ESO pourrait la photographier un jour.