Dernière mission pour Hubble

Tous les voyants sont verts pour la navette Atlantis. Crédit : Nasa/Dimitri Gerondidakis

Si tout continue à se dérouler sans problème, la navette Atlantis s’élancera ce soir à 20 h 01 (heure de Paris) à destination du télescope spatial Hubble. Les sept astronautes qui composent l’équipage ont pour mission de réparer l’instrument en orbite à 600 km d’altitude depuis 18 ans. Au programme notamment, le système de transmission et de réception des données informatiques. Le 27 septembre 2008, celui-ci a lâché, rendant le télescope inopérant pendant quelques jours, alors que la navette était déjà sur son aire de lancement pour rejoindre Hubble le 8 octobre (la Nasa avait tout de même réussi à mettre en marche le système de secours). Outre cette panne, qui a conduit au report de la mission, Hubble souffre de son grand âge.

Plusieurs autres éléments sont en effet vieillissants et nécessitent d’être remplacés pour un fonctionnement de Hubble au moins jusqu’en 2013. C’est le cas des batteries qui accumulent l’énergie captée par les panneaux solaires et qui sont d’origine. Les systèmes de pointage fin, qui servent à orienter précisément le télescope vers les objets célestes, seront remplacés par ceux ramenés sur Terre lors d’une précédente mission puis réparés. Enfin, plus important, sur les six gyroscopes qui ont pour fonction d’indiquer en permanence la position et l’attitude du télescope, seuls deux sont en état de marche. Ils seront tous remplacés.

De nouveaux instruments scientifiques

Les astronautes d’Atlantis ont également pour tâche de remettre en état des instruments scientifiques défectueux ou d’en installer de nouveaux. Ils vont rénover l’Advanced Survey Camera, qui connaît de sérieux problèmes depuis 2007. C’est grâce à elle que Hubble produit ses clichés les plus profonds et les plus détaillés. En outre, une troisième version de la caméra à grand champ sera installée, ainsi que de nouveaux spectrographes, des instruments très utiles notamment pour les recherches en matière d’exoplanètes.

Une mission risquée

Comme Hubble évolue sur une orbite assez haute, l’équipage de la navette ne peut trouver refuge à bord de la station internationale si un problème survenait. Pour cette raison, une seconde navette, Endeavour, se tient prête à décoller pour voler au secours d’Atlantis. En cas d’incident, Endeavour a en effet la capacité de rejoindre Atlantis afin de rapatrier l’équipage à son bord. Dans ce cas, Atlantis sera ensuite désorbitée et détruite dans l’atmosphère.

Dernière image avant réparation

Les scientifiques ont produit leur dernière image avec Hubble avant son ultime réparation. Il s’agit de la nébuleuse planétaire Kohoutek 4-55, située à 4600 années-lumière, dans la constellation du Cygne. Ce cliché a été obtenu grâce à la Wide Field Camera 2 (caméra à grand champ 2), la même qui avait produit l’une des images les plus médiatisées de l’astronomie moderne, celle des “Piliers de la Création”, de gigantesques structures gazeuses dans la nébuleuse M16.

Le dossier complet de la mission

Dans son numéro d’octobre 2008, “Ciel & Espace” a consacré un dossier complet à la mission de réparation de Hubble. Ce dossier est désormais disponible en intégralité en document PDF en cliquant ci-dessus dus "découvrez l'événement". S’il ne contient pas ce qui concerne la panne du système informatique (survenue ultérieurement), il détaille en revanche le scénario de la mission de secours par Endeavour.

À écouter également sur cieletespaceradio.fr : Roger-Maurice Bonnet,
président du Comité mondial pour la recherche spatiale (Cospar), détaille l’enjeu de cette nouvelle réparation de Hubble et les performances attendues.

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