L’image est saisissante. Elle a été prise depuis l’ISS par Alexander Gerst, astronaute de l’Agence spatiale européenne. Deux cosmonautes s’affairent dans le vide spatial autour du vaisseau russe Soyouz MS-09. L’un d’eux a entaillé les protections thermiques au couteau et aux ciseaux. Comme un chirurgien, il a relevé la « peau » extérieure du vaisseau pour tenter de trouver le trou qui avait été repéré le 29 août 2018 dans son compartiment orbital. Depuis, les spéculations sont allées bon train sur l’origine de cette fuite d’air, qui a été colmatée peu après sa découverte : s’agit-il de l’impact d’une micrométéorite ou d’un malheureux coup de perceuse ?
Un trou qui reste mystérieux
En arrivant en face du compartiment, les deux cosmonautes ne voient d’abord rien. Il faut que le centre de contrôle de la mission, à Houston, leur indique où chercher. Ce qui semble indiquer qu’aucun dommage n’était apparent sur le revêtement extérieur du Soyouz, excluant définitivement la thèse de la météorite.
C’est en découpant et en ouvrant les protections thermiques que Sergueï Prokopyev déclare enfin voir le trou. Le joint utilisé depuis l’intérieur pour colmater la fuite déborde comme une excroissance sombre. Puis il se ravise. C’est Houston qui lui assure que c’est bien le trou !
Les cosmonautes collectent un morceau de joint et divers échantillons autour de ce trou présumé. Ils prennent aussi des photos avant de rentrer dans l’ISS au terme de 7 h 45 dans l’espace.
Retour sur Terre le 20 décembre
Tout ce matériel doit revenir sur Terre le 20 décembre 2018 à bord de ce même Soyouz MS-09, qui transportera Serena Auñón-Chancellor (Nasa), Alexander Gerst (ESA) et Sergueï Prokopyev (Roscosmos). Des analyses seront menées dans les semaines qui suivront afin d’essayer de déterminer à quel moment (vraisemblablement avant le lancement), et éventuellement dans quelles circonstances, ce coup de perceuse a été donné.