Dix planètes exotiques découvertes d’un coup !

NASA/JPL-Caltech/Ciel et Espace Photos

En croisant deux méthodes d’observation, les astronomes ont détecté des exoplanètes aux caractéristiques extrêmes.

Les chasseurs de planètes ont accroché 10 nouveaux mondes à leur tableau de chasse. Dix mondes très bien caractérisés car observés par deux méthodes distinctes qui permettent de connaitre leur rayon, leur masse et leur densité.

«Les mondes que nous venons de découvrir sont étonnants de diversité, commente Benoît Lœillet, de l’Observatoire d’astrophysique de Marseille. Jugez plutôt : Wasp 14b est de même taille que Jupiter, mais elle est 7,5 fois plus massive. Elle est donc extrêmement compacte ! Au contraire Wasp 12b, a à peu près la même masse que Jupiter pour un rayon 1,75 fois plus grand, ce qui signifie qu’elle est particulièrement enflée.» Elle détient par ailleurs le record de proximité de son étoile : elle tourne autour de son astre parent en seulement 1,1 jour, ce qui doit porter sa température de surface à 2300°C.

Pour détecter ces planètes par transit, c'est-à-dire lorsqu’elles passent devant leur étoile, les astronomes ont utilisé les deux instruments du programme SuperWasp installés l’un aux Canaries, l’autre en Afrique du Sud. «Il s’agit, pour chacun, d’un ensemble de 8 téléobjectifs montés en parallèle, qui balaient en permanence le ciel, explique Benoît Lœillet. Ce qui permet de couvrir un large champ à la fois tout en étant beaucoup moins coûteux qu’un gros télescope.» «Jamais aucune équipe n’a annoncé la découverte de 10 planètes d’un coup, insiste Don Pollaco, du Centre astrophysique de l’université de Belfast, collaborateur du SuperWasp. Nous venons de prouver que notre programme est mûr et que nous sommes en bon chemin pour découvrir bien d’autres planètes à transit.»

Les exoplanètes ainsi détectées ont ensuite été confirmées par la méthode de vitesse radiale, qui consiste à mesurer avec un spectrographe les perturbations du mouvement d’une étoile induites par l’attraction gravitationnelle d’une planète. Cinq d’entre elles ont été confirmées avec le spectrographe Sophie, vissé sur le 1,93 m de l’observatoire de Haute-Provence. Les cinq autres par Coralie, installé, lui, au foyer du 1,20 m de l’observatoire de la Silla, au Chili.

Pour comprendre ces mondes étranges, les théoriciens vont devoir plancher. Mais, d’ores et déjà, ces découvertes apportent du grain à moudre aux astronomes. Jusqu’à présent, en effet, seules 31 planètes avaient été détectées par transit. Ces nouvelles recrues viennent donc grossir l’échantillon d’un tiers ! Bientôt, les télescopes spatiaux Hubble et Spitzer scruteront leurs atmosphère afin d’y détecter du carbone, du méthane ou encore de l’eau.

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