Etoile géante naissante

A. Smith, Institute of Astronomy, Cambridge.
Déjà rares à l’âge adulte, les étoiles massives sont difficilement observables durant leur formation. Pourtant, une équipe de chercheurs anglais est parvenu à dévoiler les tout premiers instants de la vie d’une de ces étoiles hors gabarit.

La formation des étoiles géantes (au moins huit fois la masse solaire) reste complexe et nimbée de mystères. Elles sont en effet une rare occurrence parmi les milliards d’étoiles qui peuplent chaque galaxie. D’où l’importance d’une nouvelle étude de chercheurs de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni).

Ils se sont intéressés à un disque protostellaire situé à 11 000 années-lumière de nous, dans la Voie lactée, à l’aide du VLT (Very Large Telescope) au Chili ainsi que du radiotélescope SMA (Submillimeter Array), sur le Mauna Kea, à Hawaï. L’équipe dirigée par l’astrophysicien John Ilee a découvert qu’une étoile géante est encore en formation dans ce disque. C’est-à-dire qu’elle continue d’en capturer la matière à l’aide de sa masse gravitationnelle.

Le berceau de G11.92-0,61 (le petit nom de l’étoile) est un nuage de poussières en rotation de 2 à 3 masses solaires, pour une étoile centrale de 30 à 60 masses solaires. Il reste donc encore beaucoup trop de matière pour que le disque soit stable (l’ensemble des planètes du Système solaire est inférieur à 0,5 masse solaire).

Les chercheurs pensent donc qu’une rupture de l’équilibre est encore possible. « Nos simulations montrent que le disque autour de l’étoile peut encore se fragmenter, et même créer une collection d’étoiles de faible masse », souligne John Ilee. En revanche le disque se révèle étonnamment similaire à ceux des systèmes stellaires plus classiques comme le nôtre.

Ainsi, sa rotation n’est pas uniforme et les corps les plus proches de l’étoile centrale tournent plus rapidement que les autres parties. Tout comme dans le Système solaire, où l’année de Mercure est plus courte que la nôtre. « Cela nous montre que les étoiles massives se forment sans doute d’une manière similaire à celles de masse plus faible », commente John Ilee.

L’étude permet donc une meilleure compréhension globale. « Nos observations confirment la présence d’étoiles massives en formation. Leur étude devrait nous permettre de comprendre leur formation, savoir lesquelles deviendront un jour des supernovae, des étoiles à neutrons, ou même des trous noirs. »

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