C’est fait ! Ce 30 mars 2017, Elon Musk, patron de la société spatiale Space X a réussi l’un de ses nombreux paris : faire revoler le premier étage d’une fusée Falcon 9. Depuis le 11 avril 2016, l’opérateur privé avait déjà démontré plusieurs fois sa capacité à faire revenir sur Terre et en douceur ce premier étage grâce à l’allumage de l’un de ses neuf moteurs.
L’étape suivante a donc été franchie. A 18 h 27, heure locale, la Falcon 9 chargée du satellite SES 10 s’est élancée du complexe 39A du Kennedy Space Center, en Floride (vidéo visible sur le site de Space X).
Et moins d’une dizaine de minutes plus tard, alors que le deuxième étage procédait à la mise sur orbite du satellite, les trois pattes métalliques du premier étage de la Falcon 9 ont pris appui sur la barge de récupération, au large des côtes américaines, dans l’océan Atlantique.
Deux lancements en un an
L’étage utilisé pour ce lancement avait déjà propulsé un cargo automatique Dragon vers la station spatiale internationale (ISS) le 8 avril 2016. Il s’est donc écoulé moins d’un an entre son premier décollage (suivi d’un retour en douceur) et cette deuxième mission. Entre temps, la structure et les moteurs ont fait l'objet d'une révision.
Une question de coût
Selon Space X, la fabrication du premier étage de la fusée Falcon 9 équivaut à 70% du coût de toute la fusée. Parvenir à le récupérer et à le réutiliser est donc important pour faire des économies.
Au cours de ce lancement, les deux éléments de la coiffe qui protégeait le satellite pendant les premières minutes de l’ascension ont aussi été récupérés intacts dans l’océan. Elon Musk a savouré cette surprise en déclarant : « C’est sans aucun doute la cerise sur le gâteau. » En effet, initialement, il n’était pas prévu de récupérer la coiffe. Or, cela permettra peut-être de la réutiliser.
Reste à savoir combien a coûté la remise en état du premier étage. Pour l’instant, Space X ne donne aucune information à ce sujet. Or, au-delà de la performance technique — qui est bien réelle —, cette question est essentielle pour déterminer si l’opération est rentable.
Autre question : quelles ont été les performances des neuf moteurs Merlin au cours de ce deuxième vol ? Une baisse de performance liée à leur usure est-elle déjà perceptible ou pas du tout ?
En l’absence d’éléments concrets sur ces points, Space X affiche son optimisme en annonçant travailler sur une version de Falcon 9 qui serait réutilisable 10 fois.