Les États membres du SKA Observatory (SKAO) viennent enfin d’approuver la construction des deux réseaux de radiotélescopes les plus ambitieux jamais construits. À l’horizon 2029, 133 paraboles seront déployées en Afrique, en plus des 64 déjà existantes de l’observatoire MeerKAT, et 131 072 antennes seront installées en Australie pour observer le cosmos à basse fréquence. Le projet a pris du retard car le déploiement était prévu pour 2024 initialement. Ces installations vont ouvrir une nouvelle fenêtre sur l’observation de l’Univers avec une production gigantesque de données, estimée à 710 Po par an, soit près de 1000 fois la taille d'un disque dur de 1 To qui équipe couramment nos ordinateurs.
Avec un budget de 2 milliards de dollars sur 10 ans, le projet SKA se compare aux plus grandes infrastructures scientifiques du monde, comme les futurs télescopes géants ELT, GMT et TMT. Comme ces trois télescopes de plus de 25 m de diamètre, SKA fait partie de la nouvelle génération de grands équipements pour l’astronomie : le réseau Alma, le radiotélescope chinois Fast, le télescope spatial James Webb (JWST), dont le lancement est prévu fin 2021 ou début 2022, ou encore l’observatoire Vera Rubin qui entre en service en 2022.
La France a déjà un pied dans SKA
La France fait partie des membres fondateurs de SKA mais s’en est retirée en 2011 pour des raisons budgétaires. Nous avons depuis un rôle d'observateur dans le projet avec l'ambition de devenir membre à part entière de l'organisation. En 2018 a été créé la Maison SKA-France visant à préparer l'adhésion pleinière de l'Hexagone dans le projet. Finalement, le 27 mai 2021, lors d'une visite d'Etat en Afrique du Sud, Emmanuel Macron a déclaré""La France va rejoindre l’Observatoire SKA". Cette annonce fait suite au vote unanime du conseil de SKAO d'intégrer la France parmi les membres.
Les membres actuels sont le Royaume-Uni, la Chine, l’Afrique du Sud, l'Australie, l'Italie, le Portugal et les Pays-Bas. D'autres pays comme le Canada, l'Allemagne, l'Inde, l'Espagne, la Suède, la Suisse, le Japon et la Corée ont un statut d'observateur comme la France.
Reportage en Afrique du Sud au cœur de MeerKAT
Pour en savoir plus à ce sujet et comprendre quelle science fera SKA, nous vous invitons à lire notre reportage en Afrique du Sud. Nous nous sommes rendu au Cap, d’où seront pilotés certains radiotélescopes, ainsi que sur le site de Meerkat, où 64 radiotélescopes sont déjà installés.