D’ici à 2021 seront produites les onze dernières fusées Proton. L’annonce a été faite ce 17 septembre par le directeur général de l’usine Khrunishev qui construit les lanceurs lourds russes. Quatre de ces exemplaires sont déjà terminés. Les sept autres seront assemblés d’ici à la fin de 2021 pour des lancements jusqu’en 2025.
Cette annonce, relayée par l’agence TASS, sonne la fin d’une époque pour l’astronautique russe. En effet, les lanceurs Proton, conçus dans au début des années 1960 comme de puissants missiles balistiques, ont eu leur heure de gloire dans l’exploration de l’espace. Ils ont expédié autour de la Lune plusieurs vaisseaux Zond, à l’époque où l’URSS disputait la course à la Lune contre les États-Unis. En 1968, c’est à la suite de deux de ces lancements réussis que les responsables de la Nasa avaient décidé d’accélérer le programme Apollo et d’envoyer la mission Apollo 8 autour de la Lune.
Lanceur de stations spatiales
D’une masse de 700 tonnes pour une hauteur de 57 m, les fusées Proton ont aussi servi à lancer les rovers lunaires Lunokhod et les stations spatiales Saliout. Elles ont permis l’assemblage en orbite de la station russe Mir et enfin le lancement de plusieurs modules de la Station spatiale internationale (ISS).
La première sonde européenne de la mission Exomars, Trace Gas Orbiter, s’est envolée à bord d’une Proton. Et le rover Rosalind Franklin, qui devrait rejoindre la planète rouge en 2020, toujours pour la mission Exomars, embarquera également dans une Proton, l’une des dernières après plus de 400 lancements depuis 1965.
Le vieux lanceur russe, dont les carburants sont très toxiques et qui avait subi plusieurs échecs sérieux au début des années 2010 avant de retrouver sa fiabilité, devrait être remplacé par l’une des fusées de la famille Angara, encore en cours de développement.
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le magazine Ciel & espace n°567, d’octobre-novembre 2019