Dans Orion, les deux jets de l'étoile naissante HH 34 émettent avec un surprenant décalage de quatre ans et demi l'un par rapport à l'autre. Réalisée grâce au télescope spatial infrarouge Spitzer, cette découverte implique que les jets des très jeunes étoiles prennent leur source à moins de 3 unités astronomiques (u.a., la distance Terre-Soleil) de la surface stellaire.
Un bébé très entouré
Ce n'est pas la première fois que HH 34 est la cible des astronomes. Découvert en 1974 par l'astronome George Herbig, ce petit objet de Herbig-Haro éloigné de 1400 années-lumière s'est longtemps singularisé par son jet unique. Son jumeau, masqué par un nuage de poussières, n'a été découvert en infrarouge qu'en 2008. C'est à ces longueurs d'onde, en scrutant attentivement les grumeaux de matière expulsés dans les jets à 540000 km/h, que Spitzer a mis en évidence le décalage temporel.
Comment naissent les jets ?
Comme pour le cas des trous noirs, l'origine des jets déployés par les étoiles à leur naissance demeure mystérieuse. Elle est sans doute liée au disque qui les entoure - HH 34 en possède un de 1000 u.a. de rayon -, mais leur mécanisme exact est inconnu. D'où l'intérêt de localiser précisément l'endroit d'où ils jaillissent.
La zone cernée par Spitzer grâce au décalage temporel observé dans HH 34 est dix fois plus petite que les précédentes estimations. Les astronomes espèrent en découvrir dans d'autres jets !
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