Les cicatrices glacées d’Europe sont toujours là. Le 29 septembre 2022, à 11h36 heure française, la sonde américaine Juno a survolé le satellite de Jupiter à plus de 23 km/s et à seulement 352 km d’altitude. Ce n’est que la troisième fois de l’histoire qu’une sonde passe si près d’Europe, située à 600 millions de kilomètres de la Terre et dont la taille équivaut à celle de la Lune.
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Le contraste entre la partie lumineuse, à droite de l’image et la partie dans l’ombre, à gauche, permet de faire ressortir les aspérités d’Europe, qui est pourtant l’objet céleste le plus lisse du Système solaire. La forme oblongue, juste à la droite de la ligne qui sépare le jour de la nuit, pourrait être un cratère d’impact dégradé, selon les premières analyses de l’image.
Les effets de marées gravitationnelles de l’immense Jupiter marquent Europe jusque dans sa surface. Elles craquellent sa croûte glacée, laissant apparaître fissures et stries. Stries qui font rêver les exobiologistes, puisqu’elles sont aussi en partie imputées à l’océan piégé sous la glace.
Europe, 22 ans après le passage de Galileo
Cela faisait plus de 20 ans qu’aucune sonde n’était venue aussi près d’Europe. La dernière fois, c’était la sonde Galileo, le 3 janvier 2000. Cette sonde était passée 1 kilomètre plus près de la surface que Juno.
Sur une vue d’Europe prise par Galileo, on retrouve la zone photographiée par Juno. Les planétologues vont donc pouvoir les comparer pour trouver d’éventuelles modifications de la surface au cours des deux dernières décennies.
De plus, durant le passage de Juno dans le voisinage d’Europe, les instruments et les capteurs de la sonde ont profité d’une fenêtre de 2 heures pour acquérir des données précieuses sur le satellite jovien. L’analyse de ces données lèvera sûrement quelques mystères sur la couche de glace et ce qui se cache en dessous. Et peut-être sur la potentielle habitabilité de l’océan subglaciaire d’Europe.