Cette fois, c’est bien fini pour le télescope spatial Spitzer. Le 30 janvier 2020, en effet, la Nasa met fin à son fonctionnement et, pour marquer l’événement, elle publie une ultime photo prise par ce réflecteur de 85 cm de diamètre optimisé pour des observations dans l’infrarouge : la nébuleuse de la Tarentule, dans le Grand Nuage de Magellan.
La fin d’une deuxième vie
« On ne vit que deux fois » pourrait être la devise de Spitzer. Lancé dans l’espace le 25 août 2003, il a scruté les objets célestes avec une acuité sans précédent jusqu’en mai 2009. À cette date, l’instrument a connu une première mort puisque les réserves de liquide de refroidissement de ses détecteurs sont arrivées à épuisement. Privé de ce précieux fluide, le télescope ne pouvait plus observer dans deux longueurs d’onde qui nécessitaient une température de –273°C. Mais il a poursuivi son existence en mode « chaud », en observant dans deux longueurs d’onde encore accessibles.
La Nasa a décidé de mettre fin à cette seconde existence. Cet arrêt survient avec un an de retard sur la date initialement programmée, en prévision de l’entrée en service du James Webb Space Telescope. C’est un nouveau report du lancement du JWST à début 2021 qui a permis de prolonger les opérations de Spitzer.
Retour sur la Tarentule
La nébuleuse de la Tarentule avait été l’une des premières cibles de Spitzer dès 2003. Au cours de sa mission, il l’a photographiée plusieurs fois. La dernière remonte seulement à septembre 2019. Combiné avec les photos précédentes, ce cliché donne l’une des toutes dernières images fournies par ce télescope spatial dont ont retiendra les mesures cosmologiques, les observations de galaxies très lointaines et de systèmes d’exoplanètes jeunes.
Sur cette image, se trouvent l’amas d’étoiles jeunes R 136 (la partie la plus brillante) et les restes de la supernova 1987A, tels un point orangé en haut et au centre, en bordure d’une nébulosité.