L’astéroïde Pallas : une planète ratée

L'astéroïde Pallas (à gauche : modèle ) présente, vu par Hubble (à droite) des zones sombres qui pourraient traduire une dynamique interne et en feraient une "protoplanète". Crédit : Science/AAAS

Pallas est le deuxième plus gros astéroïde du Système solaire, après Vesta. En orbite dans la Ceinture d'astéroïdes, entre Mars et Jupiter, il vient d'hériter d'un nouveau titre. L'objet serait une protoplanète, à savoir un corps suffisamment massif pour former une planète, mais qui a été figé dans son évolution par manque ou perte de matériaux.

Pour l'affirmer, Britney Schmidt, de l'université de Californie, s'appuie sur des images haute résolution du télescope spatial Hubble, qui nous présente un astéroïde presque rond, d'un diamètre de 600 km. Pallas présente aussi une surface non homogène, avec des zones plus sombres que d'autres. Selon la chercheuse, cela serait la manifestation d'une dynamique interne de la protoplanète.

« Il y a d'autres hypothèses, souligne néanmoins Patrick Michel, de l'observatoire de la Côte d'Azur. Les différences de teinte peuvent être dues à des variations d'exposition au rayonnement cosmique. » En effet, en se déplaçant, le « régolite », la poussière qui recouvre le sol de l'astéroïde, expose différemment cette surface aux radiations. À certains endroits, le matériau est frais et brillant, comme dans un cratère nouvellement formé. D'autres, où la poussière n'a pas bougé, sont plus sombres du fait d'une plus longue exposition. Patrick Michel voit surtout dans Pallas "un objet intact, qui confirme que la plupart des corps au-delà d'une centaine de kilomètres de diamètre sont de première génération". Des témoins de la formation du Système solaire, donc, dont le cœur chargé en eau pourrait expliquer au moins pour partie la provenance de nos océans.

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