L’arrivée de l’Australie serait une bonne nouvelle, car l’Observatoire européen austral (ESO) peine à boucler le financement de son projet du télescope géant de 39 m, l’EELT. Il manque en fait 200 millions d'euros pour construire certains instruments et la partie centrale du miroir.
Faute de Brésil, l’ESO se tourne vers l’Australie
L’affaire n’est pas nouvelle. Fin 2010, le Brésil s’est engagé à entrer dans l’ESO. Après cet accord de principe, cette adhésion devait passer plusieurs étapes de validation à différents niveaux de l’État. Les étapes ont été franchies une à une et en 2016, il ne manquait plus que la ratification par la présidente Dilma Rousseff.
À la même période, le Brésil est entré dans une crise politique et économique sans précédent. En août 2016, sa présidente, empêtrée dans des scandales de corruption et de blanchiment d’argent, a été destituée. Économiquement, le pays connaît une récession pire qu’en 1930 avec un recul du PIB de 7,2 % en 2 ans.
Dès lors, il semble illusoire pour l’ESO de compter sur la participation du Brésil. Le pays devait payer un ticket d’entrée de 130 millions d’euros et participer à hauteur de 170 millions d’euros de plus sur 10 ans.
Une adhésion à 134 millions d’euros
La négociation avec l’Australie part sur une base moindre. Le plan prévoit un ticket d’entrée de 26 millions d’euros la première année, puis un financement annuel de 12 millions d’euros sur 10 ans, soit une participation totale de 134 millions d’euros.
En échange de leur adhésion, les Australiens vont pouvoir accéder aux télescopes géants de l’ESO, les 8 m du VLT et d’ici 2025 à l’EELT. Le pays accuse un certain retard dans le domaine de l’astronomie optique car il n’a pas pris le virage des télescopes de la classe des 8 mètres. Son plus gros télescope, un 3,9 m date de 1974.
Par ailleurs, dans l’accord avec l’ESO, l’Australie compte sur des retombées industrielles pour son pays dans les domaines de la fibre optique et de l’optique adaptative.
Un cercle à élargir
Malgré cette nouvelle adhésion probable à l’ESO, le compte n’y est toujours pas pour boucler la phase 2 de construction de l’EELT. L’ESO doit donc encore trouver de nouveaux partenaires. L’Observatoire européen austral n’a plus d’européen que le nom car il est désormais évident que, pour élargir son cercle, il doit prospecter dans le monde entier.