L’ESA lève le voile sur Ariane 6

Vision d'artiste de la future fusée Ariane 6. Crédit : ESA–D. Ducros.

L'agence spatiale européenne a choisi la configuration du lanceur qui remplacera Ariane 5 à l'horizon 2020. Les coûts d'exploitation et la flexibilité ont été optimisés afin de faire face à la concurrence des lanceurs privés.

Un accès à l'espace pour l'Europe

La configuration de la future Ariane 6 vient d'être rendue publique par l'ESA. Les Etats européens s'étaient mis d'accord en novembre 2012 sur le développement d'un nouveau lanceur, mais il restait à trancher entre plusieurs projets. L'objectif principal reste de garantir pour l'Europe un accès autonome à l'espace. Néanmoins, un critère déterminant du design a été l'optimisation des coûts de fabrication et d'exploitation. Il s'agit en effet pour Ariane de conserver sa position de leader sur le marché des satellites de communication face à l'arrivée prochaine de lanceur low cost, comme le Falcon 9 de SpaceX.

Un lanceur moins coûteux et plus flexible

Ariane 6 ne lancera qu'un seul satellite à la fois, contre deux pour Ariane 5, mais aura une cadence plus élevée : entre 10 et 15 lancers par an contre 6 actuellement.
La nouvelle fusée pourra emmener des charges pesant jusqu'à 6.5 tonnes en orbite géostationnaire (contre 10 tonnes pour Ariane 5) grâce à une configuration dite « multipropulseur en ligne ». 4 propulseurs identiques à propergol solide seront utilisés. Les trois premiers seront alignés pour former le 1er étage tandis que le quatrième constituera le 2e étage. Le 3e étage sera adapté de la version Mid Evolution d'Ariane 5, qui sera mise en service en 2017 avec un moteur Vinci rallumable. Enfin la coiffe du futur lanceur, qui contiendra le satellite, aura la même capacité que celle de son prédécesseur.

Avec cette configuration, un lancement devrait coûter environ 70 millions d'euros, soit 30 % de moins que pour Ariane 5. Les coûts de développement sont estimés entre 2,5 et 3,5 milliards d'euros. La prochaine étape est désormais une concertation avec les industriels en vue de désigner le maître d'œuvre du projet d'ici juin 2014. Le constructeur d'Ariane 5, Astrium, part favori.

Retrouvez également d'autres informations sur Ariane 6 dans le numéro de juillet 2013 de Ciel & Espace.

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