Presque deux ans jour pour jour après son lancement le 20 octobre 2018, la sonde eurojaponaise Bepi-Colombo a survolé Vénus ce matin, à 10 720 km d’altitude. Deux des trois caméras du module de transfert de la sonde (qui est en réalité composée de trois sondes) étaient allumées pour prendre des clichés de la planète. Sur l’image ci-dessus, Vénus apparaît – surexposée – à l’arrière-plan d’un magnétomètre de la sonde.
Onze autres instruments ont été activés pendant le survol, dont le spectromètre infrarouge Mertis. Ses données ont pris une importance particulière depuis l’annonce de la découverte controversée de la phosphine dans l’atmosphère de Vénus. Quoique conçu pour cartographier les minéraux à la surface de Mercure, il pourrait en effet détecter des raies de la phosphine qui tombent dans son domaine de longueur d’onde. Et peut-être ainsi confirmer la découverte.
« Pour le moment, les données sont encore à bord de la sonde, explique le responsable scientifique de l’instrument, Jörn Helbert. Elles seront transmises vers la Terre dans les prochains jours. Puis il nous faudra quelques semaines pour traiter les données. Bien sûr, nous commencerons par chercher la phosphine, ainsi que le dioxyde de soufre [qui serait un indice de volcanisme, NDLR]. »
Le survol de ce 15 octobre 2020 suit celui de la Terre le 10 avril dernier et précède un nouveau passage au plus près de Vénus l’été prochain. Bepi-Colombo passera alors à seulement 550 km de la planète. Ces survols sont destinés à modifier la trajectoire de la sonde et à la ralentir en utilisant un minimum de carburant, par le seul jeu de la mécanique céleste. Six autres sont prévus autour de Mercure avant une mise en orbite définitive en 2025.