Le 27 novembre 2021, à 5h30 heure de Paris, Solar Orbiter a frôlé notre planète. À son point le plus proche, la sonde de l’Agence spatiale européenne (ESA) est passée à une altitude de 460 km, c’est-à-dire à peine plus haut que la station spatiale internationale (à 435 km actuellement). Solar Orbiter surplombait alors l’océan Atlantique, non loin du Maghreb et des îles Canaries.
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Conforme à son plan de vol, cette manœuvre en rase-mottes a permis à la sonde spatiale de bénéficier d’une assistance gravitationnelle de la part de la Terre. Un passage qui a eu pour effet de la freiner dans sa trajectoire autour du Soleil, afin de plonger un peu plus vers ce dernier, dont elle doit mesurer les propriétés.
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Vue par des astronomes amateurs
Dans le ciel nocturne, Solar Orbiter est passé à une vitesse lui permettant de parcourir 1° (soit deux fois le diamètre de la Pleine Lune) toutes les 3 secondes. Estimé à magnitude 8, son éclat ne lui permettait pas d’être visible à l’œil nu. Mais son passage pouvait être observé depuis l’Amérique du Nord par les astronomes amateurs. Les détenteurs d’eVscope y résidant avaient notamment été avertis par l’entreprise Unistellar de l’endroit où pointer. Les données récoltées par ces astronomes "citoyens" ont depuis été transmises à l'Esa.
Le troisième de neuf survols
Partie vers l’espace le 10 février 2020, Solar Orbiter a déjà réalisé deux survols de Vénus. Après cet unique survol de la Terre, elle profitera de l’assistance gravitationnel de Vénus encore six fois. Cela lui permettra notamment d’incliner peu à peu sa trajectoire pour quitter le plan de l’écliptique, dans lequel tournent les planètes. En se hissant à 33° d’inclinaison, la sonde européenne bénéficiera d’un meilleur point de vue pour observer les régions polaires du Soleil.