Tout avait bien commencé pour le cargo automatique Progress 65. Pourtant, celui-ci n'aura jamais atteint sa destination : la Station spatiale internationale (ISS). Lancé du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, il était parti à l’heure (15 h 52, heure française), propulsé par une fusée Soyouz-U. Mais après une combustion sans problème du premier et du deuxième étage, la télémétrie avec le sol est devenue mauvaise.
Résultat : une vingtaine de minutes après le lancement, soit dix minutes après avoir théoriquement rejoint sa première orbite, il était impossible de dire si les panneaux solaires s’étaient bien déployés. De même, la confirmation du déploiement de l’antenne principale de communication se faisait attendre. Enfin, l’instant exact de l’arrêt des moteurs du troisième étage et de la séparation du cargo demeuraient inconnus.
Près d’une heure après le lancement, l’agence spatiale russe diffusait un communiqué indiquant que la télémétrie avait été perdue avec le vaisseau à la 383e seconde du vol (presque 6 minutes et demi après le décollage). Vers 19 h 30 (heure française), l'agence Roscosmos annonçait officiellement la perte définitive du cargo Progress 65 en raison d'une défaillance du 3e étage de la fusée survenue à 190 km d'altitude au-dessus du sud de la Sibérie. Le vaisseau automatique, vraisemblablement détruit par une explosion est retombé en fragments dans l'atmosphère.
2,6 tonnes de ravitaillement en jeu
Le Progress était chargé avec 2,6 tonnes de fret. Sa cargaison était constituée d'eau (420 kg) et de nourriture de manière à renouveler les stocks et à permettre le maintien des équipages dans l'espace jusqu'en mai 2017. Sans cela, les astronautes peuvent tenir jusqu'à début avril avec un effectif normal de six. Le cargo transportait également 50 kg d'oxygène et plus de 700 kg de carburant nécessaire pour réhausser périodiquement l'orbite de l'ISS. Enfin, il devait délivrer à l'équipage de nombreuses pièces de rechange pour les différents systèmes qui permettent à l'ISS de fonctionner. Toutefois, le 9 décembre, un autre cargo automatique, japonais cette fois, doit aussi être lancé pour approvisionner l'ISS.
Un échec précédent en 2015
Ce problème n’est pas le premier qui survient sur le cargo automatique russe Progress. Au cours de ces dernières années, la Russie en avait perdu un le 28 avril 2015. Au début de la même année, un autre Progress avait échoué par deux fois à s’amarrer à la station spatiale internationale avant de réussir la manœuvre.
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