Le 1er avril 2016, lorsque R. Weryk et R.J. Wainscoat repèrent l’objet P/2016 G1, avec le télescope de 1,8 m Panstarrs à Hawaï, il s’agit de prime abord d’une découverte comme les autres. Ils ne savent pas encore qu’ils sont en train de témoigner de la désintégration d’un astéroïde. L’orbite du corps montre qu’il est l’un des millions qui peuplent la Ceinture principale d’astéroïdes située entre Mars et Jupiter. Mais à y regarder de plus près l’astre n’est pas ponctuel, il s’agit donc plutôt d’une comète. Le nouveau corps s’est d’ailleurs vu attribuer un nom conforme à la nomenclature des comètes.
Un cas très rare
C’est donc un objet très atypique, mais pas unique. Depuis la découverte de la comète 133P/ Elst-Pizarro en 1996, c’est le 20e objet de ce type découvert dans la Ceinture d’astéroïdes, avec des durées d’activité variant de quelques jours à plusieurs mois. Plusieurs mécanismes ont été invoqués selon les cas : collision avec un autre astéroïde, dislocation sous l’effet de la rotation ou encore faible activité cométaire due à la présence de matériaux volatiles. Dans le cas de P/2016 G1 la production de poussière s’est étalée sur des années, jusqu’à la désintégration complète de l’objet. Car en décembre 2018, il n’était plus visible du tout. Comme le montre l'animation ci-dessous.
Une collision entre deux petits corps
Dans une publication conduite par Olivier Hainaut astronome à l’ESO, publiée dans Astronomy et Astrophysics, des simulations permettent d’estimer qu’il s’agirait d’une collision entre deux petits objets. Le corps principal de 370 kg pour 60 cm de diamètre aurait été percuté par une roche de seulement 1 kg et de 10 cm de diamètre. C’est peu mais l’énergie d’une telle collision à 18 000 km/h est considérable. Au final, les images les plus récentes révèlent que le corps principal a été disloqué en grande partie ou en totalité. Des images prises en 2017 par le télescope spatial Hubble montrent qu’il ne reste plus de fragment de taille supérieure à 30 m.
Plusieurs autres cas ont eu lieu ces dernières années, dont l’astéroïde Gault lui aussi percuté en 2018. Lui ne s’est pas totalement disloqué.