Le James Webb Space Telescope, qui sera lancé en 2014, avec son miroir de 6,5 m, pourrait détecter des océans et des éruptions volcaniques à la surface des planètes extrasolaires. Deux études réalisées par des équipes américaines l'affirment.
Des océans qui réfléchissent les étoiles
La surface d'un océan brille comme un miroir. En 1993, l'astronome américain Carl Sagan l'avait remarqué sur une photo de la Terre prise par la sonde Galileo car l'image brillante du Soleil se reflétait dans le Pacifique.
Aujourd'hui, les astronomes envisagent de détecter par ce moyen la présence éventuelle d'océans sur des planètes extrasolaires. L'éclat des étoiles autour desquelles tournent des exoplanètes se réfléchirait de la même manière que le Soleil dans l'océan Pacifique.
Le Soleil dans les lacs de Titan
La méthode fonctionne. Elle a déjà été mise à profit pour asseoir l'existence de lacs d'hydrocarbures sur Titan. Le reflet du Soleil sur les surfaces sombres que les astronomes suspectaient être des lacs les a convaincus que leur idée était la bonne.
Des exoplanètes plus brillantes
Mais les exoplanètes, elles, sont trop éloignées de la Terre pour être vues autrement que comme de minuscules points près de leur étoile. Même sans voir directement le reflet de l'étoile dans leurs océans, les astronomes pourraient toutefois noter le surplus d'éclat qu'il produirait. Ce surplus serait la preuve de l'existence d'étendues d'eau à sa surface.
Le James Webb Space Telescope sur la brèche
Détecter un écart de brillance sur une exoplanète exige un télescope très puissant. Le James Webb Space Telescope (JWST), remplaçant de Hubble, ferait parfaitement l'affaire selon les astrophysiciens Tyler Robinson, Victoria Meadows et David Crisp.
Mais l'instrument de la Nasa, doté d'un miroir principal de 6,5 m, devra être équipé d'un occulteur externe semblable à celui proposé par l'équipe du New Worlds Observer. Ceci afin de masquer la lumière des étoiles, éblouissante pour observer en détail les exoplanètes. Pour le moment la construction de cet accessoire n'est pas programmée.
Des volcans à 30 années-lumière
Dans une deuxième étude, Lisa Kaltenegger, Wade Henning et Dimitar Sasselov (Harvard) s'intéressent à la possibilité de détecter des volcans sur une planète extrasolaire. Leur modèle, développé en s'appuyant sur l'exemple terrestre, montre que le dioxyde de soufre produit lors d'une éruption 10 fois plus massive que celle du Pinatubo (en 1991) pourrait tout à fait être observé par le JWST, jusqu'à 30 années-lumière de distance.
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