Les atterrissages chaotiques semblent être le propre des sondes lunaires modernes. Après la mission japonaise SLIM, qui a fini la tête dans le régolite le 19 janvier 2024, l’américaine Odysseus, de la société privée Intuitive Machines, s’est couchée sur le flanc le 23 février. En cause : une vitesse latérale trop forte (1 m/s) et une vitesse de descente trois fois plus élevée que prévu (3 m/s au lieu de 1 m/s). Résultat, les pieds du module de 4,3 de hauteur ont « trébuché » sur le sol lunaire et l’engin s’est renversé. Bien qu’il soit en état de marche, sa position limite ses capacités à effectuer sa mission.
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Les aurores boréales, dossier spécial du Ciel & espace 593
Odysseus vu depuis l’orbite
Mais pour en avoir le cœur net, il fallait une image. C’est chose faite grâce à l’infatigable sonde Lunar Reconnaissance Observer (LRO) qui gravite autour de la Lune depuis 2009 et qui peut produire des clichés de la surface avec une résolution maximale de 30 cm/pixel. Le 22 février, LRO est passée au-dessus du site d’atterrissage et a photographié Odysseus. Même si l’engin est petit sur le cliché, son apparence allongée confirme qu’il est sur le flanc. Les responsables de la mission avaient envisagé la possibilité que ses pieds aient heurté un rocher, ce qu’il l’aurait déséquilibré. Mais sur l’image, rien ne semble accréditer cette idée. La zone est libre de rochers de plus de 1 m de diamètre.
Atterrissage imprécis
Cette image donne la localisation du site d’atterrissage : 80,13° S et 1,44° E et à 2579 m d’altitude par rapport au niveau moyen sur la Lune. Selon la société Intuitive Machines, cela se situe à moins de 1,5 km de l’endroit initialement visé, ce qui constitue un échec relatif en termes d’atterrissage de précision. Pour mémoire, la meilleure performance en la matière reste celle d’Apollo 14 en 1971, posé à moins de 50 m du lieu choisi.