Luca Parmitano : « Thomas est super détendu »

L’astronaute italien Luca Parmitano. © ESA
L'Italien Luca Parmitano est présent à Baïkonour à l'occasion du lancement de Thomas Pesquet. Chargé d'accompagner la famille de l'astronaute français pendant sa mission, il a pu le rencontrer.

L'astronaute de l’ESA Luca Parmitano est présent à Baïkonour, au Kazakhstan, pour le départ vers l’ISS de son collègue Thomas Pesquet. Il décrit les ultimes préparatifs du jeune Français, désormais en quarantaine sanitaire avant son envol, le 17 novembre 2016.

À quelques dizaines d’heures de son lancement, comment va Thomas Pesquet ?

Luca Parmitano : Il est super détendu, super content. Mais surtout : il est prêt. Vous savez, quand on arrive à Baïkonour pour son lancement, on sort de deux années de sa vie occupées en permanence. Dès 8 h, tous les matins, on reçoit son programme de la journée et il y a toujours, toujours quelque chose à faire. Après ces deux ans, nous avons trois semaines d'examens. Ce sont des moments intenses, très stressants, car nous devons faire la preuve que nous pouvons voler. Et puis, enfin, on arrive ici et il n'y a plus rien à faire.

Pendant la quarantaine, c'est le calme total, juste ponctué par les traditions. On commence à compter les jours : « Je pars dans quinze jours, quatorze, treize... », mais le lancement pour nous est toujours dans le futur. Même aujourd'hui, à deux jours du départ, je suis persuadé que pour Thomas, tout ça est encore loin. Personnellement, c'est seulement la veille que j'ai réalisé que j'allais vraiment partir. Et soudain, je me suis retrouvé sanglé dans le Soyouz !

Thomas et son équipage n'ont pas assisté au « roll-out » d'hier. Pourquoi ?

L. P. : C'est la tradition ! Pourquoi c'est comme ça ? Sans doute parce que Gagarine lui-même n'y a pas assisté. Mais c'est très bien ! Mon lancement, comme celui de Thomas, était de nuit. Bien sûr, j'avais vu la fusée une semaine plus tôt, dans le hangar d'assemblage, et de près. Mais là, dans la nuit, sous les projecteurs : c'était d'une beauté absolue. Voir sa fusée au dernier moment, c'est fantastique.

Peut-on imaginer ce qu'il va ressentir après 8 minutes de vol, lorsqu'il sera en apesanteur ?

L. P. : Il va être surpris, c'est sûr. Après, chacun a une réaction différente. Pour moi, ça a été la joie. On a rêvé d'être là, on s'est entraîné longtemps [Thomas Pesquet a été sélectionné comme astronaute en 2009, NDLR], et finalement, on y est ! Ensuite, il va découvrir de nouvelles sensations, d'autres surprises, à chaque étape.

Bon, certaines surprises peuvent être un peu préparées ! Moi par exemple, j'avais prévu de dire quelque chose d'un peu marquant en entrant dans la station, histoire de marquer le coup. Mais quand le sas s'est ouvert, en voyant Chris Cassidy m'accueillir dans la station les cheveux rasés avec une petite barbe comme moi — il avait fait ça dans le plus grand secret, pendant les 5 minutes où il n'y avait pas de liaison au sol — j'ai été tellement surpris que la seule chose que j'ai pu dire ça a été « Karen [l'astronaute américaine Karen Nyberg faisait partie du même équipage que Luca Parmitano, NDLR], il faut que tu voies ça ! » dans un grand éclat de rire. Pas vraiment un phrase pour l'histoire !

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