La première planète du Système solaire met 9 secondes de moins à effectuer un tour sur elle-même que les astronomes ne le pensaient. Cet écart peut sembler minime mais il signifie qu'en 4 ans (bien terrestres) on observerait « sur le terrain » une différence de position de 700 m.
À une échelle de temps un peu plus longue, un tel décalage rend caduque toutes les prévisions... Ce qui aurait pu réserver quelques surprises à la sonde européenne Bepi-Colombo qui doit poursuivre l'exploration de Mercure à partir de janvier 2024.
Une mesure précise de Messenger
Mercure tourne sur elle-même en 58,6462 jours alors qu'elle met 88 jours pour boucler une révolution autour du Soleil. Jusqu'à ce que la sonde Messenger ne se satellise autour d'elle en mars 2011, un seul engin spatial l'avait survolée à trois reprises entre 1974 et 1975 : Mariner 10. La période de rotation avait été calculée à partir de ses images et d'observations faites depuis la Terre.
Avec 3308 orbites accomplies autour de la planète, Messenger a permis d'obtenir des données bien plus précises. Notamment, les astronomes ont pu coupler les relevés de son laser altimétrique avec les images à haute résolution de sa caméra.
Jupiter soupçonné
Reste à expliquer pourquoi Mercure tourne sur elle-même légèrement plus vite que prévu... Une autre planète, très éloignée mais aussi très massive, est mise sur le banc des accusés : Jupiter. La géante gazeuse pourrait déformer légèrement la trajectoire de Mercure autour du Soleil. Cela se traduirait par une variation de la distance qui sépare Mercure du Soleil avec pour résultat un impact sur sa vitesse de rotation.
Une différence qui va droit au cœur
Ces infimes variations de l'orbite de Mercure induites par Jupiter offrent aux scientifiques un atout : cela permet de sonder avec une plus grande précision l'intérieur de la planète et de confirmer que son cœur partiellement fondu qui occupe la moitié de son volume pour une masse égale à 70% de sa masse totale.
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