Mission Smos : l’eau et le sel sous surveillance

Le satellite Smos avec ses trois antennes en forme de Y . Crédit : ESA/Ciel et Espace Photos

C'est une mission totalement inédite qu'a mise sur orbite le 2 novembre, à 2 h 50 (heure de Paris), l'Agence spatiale européenne depuis la base spatiale russe de Plessetsk. Trois ans durant, le satellite Smos mesurera l'humidité des sols et la salinité des océans. Pour la première fois, les scientifiques disposeront de cartes sur l'ensemble du globe pour ces deux variables.

La quantité d'eau contenue dans les premiers centimètres du sol et le taux en sel à la surface des océans intéressent les chercheurs au plus haut point. Ces deux paramètres ont une influence majeure sur le climat. Plus un sol est humide, plus il peut libérer d'eau dans l'atmosphère. Connaître cette humidité permet donc d'anticiper la quantité de pluie qu'il tombera dans une région du globe et mieux évaluer le cycle de l'eau sur Terre.

Perché à 750 km d'altitude, Smos donnera une image planétaire de l'humidité tous les trois jours, et ce, avec une résolution de 50 km. Des données qui seront injectées au fur et à mesure dans les modèles météo et qui, selon les responsables de la mission, permettront de gagner du temps sur la prévision. Avec ces informations, ils espèrent également mieux prévoir les événements exceptionnels comme les inondations et avoir une meilleure idée des ressources en eau disponibles.

De son côté, la mesure de la salinité apportera de précieuses informations sur l'évolution du climat à long terme. En effet, le sel, parce qu'il modifie la densité de l'eau, est, avec la température, le moteur des courants marins. Courants qui eux-mêmes influent sur le climat. Avec la fonte des glaciers observés ces dernières années, les climatologues craignent un ralentissement de cette circulation océanique. Et donc une perturbation du climat. Le petit satellite de 660 kg doit nous aider à avancer sur cette question.

Qui dit mission inédite, dit instrument inédit. La mission de 315 millions d'euros emporte avec elle un « radiomètre interférométrique ». D'une envergure de 7 m, celui-ci est constitué de trois antennes disposées en Y et dotées au total de 69 petits capteurs. Ceux-ci enregistreront les micro-ondes émises par le sol et les océans, données d'où seront obtenues les teneurs en eau et en sel. Une technique tout droit inspirée des radiotélescopes terrestres.

À écouter : le podcast consacré à Smos, avec Yann Kerr, responsable scientifique de la mission.

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