Obama précise sa stratégie spatiale en Floride

Barack Obama en visite au Centre spatial Kennedy, en Floride (ici devant une maquette de la capsule Orion), peu avant son discours du 15 avril. Crédit : Nasa/Bill Ingalls

Dans un discours prononcé le 15 avril au Centre spatial Kennedy, en Floride, le président américain a assuré être "à 100% dévoué à la mission de la NASA et à son avenir". Par cette formule rassurante envers les employés du secteur spatial, menacés de chômage par l'arrêt des vols de navettes et l'abandon du programme lunaire Constellation, Barack Obama a affirmé sa volonté de voir les Etats-Unis poursuivre leur exploration de l'espace. La Nasa recevra ainsi une rallonge budgétaire de 6 milliards de dollars sur les 5 prochaines années.

L’exploration redémarre en 2025

L'objectif affiché est d'envoyer des hommes au-delà de la Lune à partir de 2025. Les astéroïdes géocroiseurs (dont l'orbite côtoie celle de la Terre) mais aussi les satellites de Mars sont ainsi les destinations désignées du nouveau programme américain. Pour cela, la Nasa entreprendra la construction d'un lanceur lourd dès 2015. Celui-ci sera chargé de propulser un vaisseau spatial entièrement nouveau au-delà de l'orbite basse. Trois milliards de dollars seront consacrés à ce projet.

Dans l'intervalle, l'accès à l'orbite basse, où se trouve la Station spatiale internationale (ISS), sera confié au secteur privé. Sur ce point, Barack Obama a dit : "La Nasa a toujours compté sur l'industrie privée pour l'aider à concevoir et à construire les véhicules qui transportent les astronautes dans l'espace, depuis la capsule Mercury, qui a conduit John Glenn en orbite presque 50 ans auparavant, jusqu'à la navette Discovery, actuellement en orbite au-dessus de nous". En achetant les services de transports spatiaux vers l'orbite basse, la Nasa pourra se consacrer à l'exploration plus lointaine. En même temps, les entreprises en compétition sur ce marché devraient accélérer le rythme de leurs innovations.

La capsule Orion recyclée en canot de sauvetage

Pour ne pas perdre le bénéfice de tout le travail engagé dans la capsule Orion (imaginée pour le programme Constellation), Barack Obama a décidé que sa construction se poursuivrait. Mais Orion ne servira pas à acheminer des astronautes américains vers l'ISS. Elle sera transformée en chaloupe de sauvetage lancée à vide et qui ira s'amarrer à la station. Elle garantira ainsi le retour sur Terre des astronautes américains en cas de problème et sans dépendre d'une autre nation. Cette dépendance existera toutefois pendant plusieurs années à partir de novembre prochain, date du dernier vol de navette spatiale, pour atteindre l'ISS puisque les astronautes américains devront acheter leurs places à bord des Soyouz russes.

Désireux de favoriser une véritable innovation, le président américain s'est montré convaincu que l'exploration de l'espace ne pourrait faire de réels progrès qu'en faisant de grandes avancées dans les domaines de la propulsion et de la technologie employée pour les vaisseaux. Il considère que dans ces conditions, des vols humains autour de Mars pourront avoir lieu dès 2030 et qu'un atterrissage sur la planète rouge pourrait intervenir quelques années plus tard.

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