Phobos est un agrégat de roches

Le pôle Nord de Phobos, vu par Mars Express. Crédit : ESA/DLR/FU Berlin/Ciel et Espace Photos

Le petit satellite de Mars n’est pas un astéroïde capturé. Ce serait plutôt un empilement de débris rocheux. Une théorie que les récents survols de Phobos par la sonde européenne Mars Express viennent de conforter. L’objet, long de 27 km et large de 19, a la forme d’un patatoïde. Mais sa très faible densité intrigue les astronomes depuis des décennies. En passant plusieurs fois près de lui au cours de l’été 2008, la sonde Mars Express l’a photographié en haute résolution et en stéréo. Cela a permis de constituer un modèle en trois dimensions précis de Phobos (voir vidéo ci-contre à gauche), de sorte que son volume a pu être établi avec exactitude. Parallèlement, les ingénieurs de l’Agence spatiale européenne ont enregistré des variations du signal radio de Mars Express, correspondant aux déviations de trajectoire produites par le champ de gravité du satellite. Ce qui, par le calcul, leur a donné sa masse exacte. De toutes ces données, ils ont conclu que Phobos était bien, comme ils le suspectaient depuis quelques années, un empilement de roches éparses. Sa faible densité viendrait du fait qu’il contiendrait d’énormes cavités entre les “morceaux” qui le constituent. Ces roches proviennent peut-être d’un gigantesque impact météoritique sur Mars, qui aurait éjecté dans l’espace une grande quantité de matériau. Mais elles peuvent aussi avoir pour origine la Ceinture d’astéroïdes, située entre Mars et Jupiter. Seule une analyse d’échantillons permettra de trancher. Ce sera le but de la mission russe Phobos-Grunt, dont le lancement est prévu pour octobre 2009 et qui devrait rapporter sur Terre des fragments du satellite martien en 2012.

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