Relativité: les preuves étaient fausses

Crédits: RAS/Cosmos/DR

Ce mois-ci dans Ciel et Espace, découvrez comment des scientifiques ont tout mis en oeuvre pour prouver la relativité d'Einstein, jusqu'à manipuler des résultats! Le passionnant récit historique de l'astronome Jean-Marc Bonnet Bidaud nous emmène des observatoires de Cambridge et de Greenwich jusqu'au Brésil et au Gabon à la poursuite d'une éclipse totale de Soleil. Extrait.

Le monde entier a cru pendant plus de cinquante ans à une théorie non vérifiée. Car, nous le savons aujourd’hui, les premières preuves, issues notamment d’une célèbre éclipse de 1919, n’en étaient pas. Elles reposaient en partie sur des manipulations peu avouables visant à obtenir un résultat connu à l’avance, et sur des mesures entachées d’incertitudes, quand il ne s’agissait pas de fraudes caractérisées. Il aura fallu attendre les années 1970 pour que de nouvelles méthodes parviennent enfin à fournir des preuves expérimentales solides de la relativité. Cet épisode, encore peu connu, illustre la façon dont les certitudes scientifiques s’établissent parfois sur des bases douteuses. Aujourd’hui encore, des observations bien fragiles comme celles des lointaines supernovae, qui semblent indiquer une accélération de l’expansion de l’Univers et l’existence d’une énergie du vide inconnue, semblent tout aussi aléatoires, alors qu’elles sont souvent considérées comme définitives. Devant la pression du résultat, l’objectivité scientifique se trouve bien souvent négligée. Retour aux années glorieuses. En ce matin du 6 novembre 1919, toutes les sommités scientifiques du royaume sont réunies à Londres pour assister à un événement mémorable, qui restera à jamais gravé dans la mémoire collective. Dans les locaux de la Société astronomique royale, Sir Frank Watson Dyson, l’astronome royal, lointain successeur à cette charge du grand Isaac Newton, et le grand astronome anglais Arthur Eddington annoncent une nouvelle qui fait vaciller les fondements de la bonne vieille physique. À l’issue d’une observation menée quelques mois plus tôt lors d’une éclipse du Soleil, la toute nouvelle théorie de la gravitation proposée par Albert Einstein vient d’être vérifiée. Ses prédictions se sont révélées exactes et c’est donc un scientifique allemand qui vient de détrôner l’illustrissime Newton au panthéon de la gravitation. Dans la salle, pointant un doigt vers le portrait du héros déchu, un des membres de la réunion, Ludwick Silberstein, tente bien une mise en garde : “Nous devons à ce grand homme d’agir très soigneusement pour modifier ou retoucher sa loi de la gravitation.”Mais il ne sera pas entendu.

Lisez le récit complet dans le Ciel et Espace de mai 2008, en kiosque à partir du 24 avril. A découvrir également dans ce numéro: notre couverture, "L'Homme est-il au centre de l'Univers"; notre dossier sur les autres Terre de la Voie Lactée et une foule d'autres sujets!

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