Vous avez manqué le transit de Mercure du 3 janvier ? C’est normal : pour observer la petite planète passer devant le Soleil, il fallait se trouver ce jour-là à un peu plus de 58 millions de kilomètres de la Terre, sur l’orbite de Solar Orbiter. La sonde européenne, elle, n’en a rien manqué.
Lancée le 10 février 2020, Solar Orbiter tourne autour de notre étoile en s’en rapprochant constamment, sur une orbite très elliptique de plus en plus resserrée et inclinée sur le plan du Système solaire. Cette trajectoire lui permettra à terme de s’approcher du Soleil à seulement 42 millions de kilomètres et de réaliser pour la première fois des observations précises de ses pôles.
Le hasard d’un alignement a permis à la sonde d’observer le passage de Mercure, planète de 4880 km de diamètre, avec plusieurs de ses instruments, dont son imageur polarimétrique et héliosismique (PHI) et sa caméra dans l’ultraviolet extrême (EUI, vidéo ci-dessus). Une occasion saisie par les scientifiques de la mission pour vérifier leur calibration.
Vue à contre-jour, Mercure est en effet un disque parfaitement noir et doit apparaître comme tel sur les détecteurs. En analysant finement les images enregistrées, il est possible de vérifier la façon dont les instruments transmettent la lumière vers les détecteurs. Et donc de mieux corriger d’éventuels défauts.