Soyouz navigue vers Kourou

C'est à bord du Colibri que les fusées Soyouz ont embarqué en direction de la Guyane (montage photo). Crédit : Arianespace

C’est à bord du Colibri, beau navire roulier de la compagnie maritime nantaise, qu’ont été embarquées ce matin à Saint Pétersbourg, les deux premières fusées Soyouz autorisées à quitter la Russie pour la Guyane française. Dans la grisaille du petit matin, teintée des premières chutes de neige de la saison, il y avait beaucoup d’émotion et ce sentiment unique de vivre un moment historique. En présence de l’ambassadeur de France à Moscou, du PDG d’Arianespace Jean-Yves Le Gal, et des principaux acteurs et constructeurs du spatial russe, les containers enfermant les éléments du plus célèbre lanceur soviétique ont été stockés au fond des cales du bateau avec d’infimes précautions. Pour la première fois dans l’histoire, et au moment ou l’on s’apprête à célébrer la chute du mur de Berlin, la fusée légendaire qui plaça Spoutnik puis Gagarine sur orbite, dessert aujourd’hui la Station spatiale internationale (ISS), et fut lancée en tout 1749 fois avec succès, s’apprête à voguer vers de nouvelles aventures. Elle devrait arriver dans deux semaines au large des îles du Salut et débarquer à Kourou, le port spatial de l’Europe. « Avec Soyouz, explique Jean-Yves Le Gall, Arianespace va disposer d’une gamme complète de lanceurs ». Ariane 5, pour placer dans l’espace des satellites d’une masse totale de 10 tonnes. Soyouz, plus performante qu’à Baïkonour en raison de la position équatoriale de la Guyane, pour 3 tonnes en orbite géostationnaire, contre 1,8 tonnes au Kazakstan. Et en 2011, le petit lanceur Véga pour des charges inférieures à la tonne… A Sinamary, dans la forêt équatoriale, on termine le premier et nouveau pas de tir européen de la Soyuz dont 14 exemplaires ont déjà été commandés à la Russie. « Un bon deal pour les deux parties, commente un représentant de Roscosmos, l’agence spatiale russe. Confirmation attendue lors du premier lancement commercial, aux alentours du mois du juin, à Kourou, ou l’on imagine déjà la venue de Vladimir Poutine et de Nicolas Sarkozy. Le voyage du Colibri en est le premier signal.

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