Il y a quelques jours, la tempête martienne s’étendait déjà sur 18 millions de kilomètres carrés. Aujourd’hui, elle en fait double et ne semble pas aller en diminuant. Le nuage est devenu si dense qu’il a plongé la planète rouge dans l’obscurité. Dans ce chaos de poussière, le rover martien Opportunity a été placé en mode « survie ». Toutes ses fonctions ont été arrêtées par les ingénieurs de la Nasa, mis à part une alarme qui le réveille à intervalle régulier. Ainsi, la Nasa peut suivre son stock d’énergie, qui est faible, mais aussi tenter une communication avec l’engin. Pour le moment, Opportunity reste silencieux et immobile dans l’espoir de survivre aux affres de la météo.
Mais Opportunity n’est pas seul sur Mars. La Nasa compte sur ses trois satellites et son deuxième rover, Curiosity, pour étudier le phénomène. Les tempêtes martiennes sont fréquentes, mais seulement une poignée atteint la taille de celle qui se déchaine à l’heure actuelle. La dernière date de 2007. La sonde Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), qui a vu en premier la tempête se former le 1er juin, sera chargée de produire des cartes journalières de la planète rouge. Ces images compilées en une animation, comme ci-dessous, permettent de suivre l’évolution de la tempête.

Le rover Opportunity, au milieu de l'image, est en plein sur sa trajectoire. Crédit :Crédit : NASA/JPL-Caltech/MSSS
Le satellite Mars Odyssey, en orbite depuis 2001, mesurera la quantité de poussière grâce à son détecteur infrarouge. Enfin, le satellite Maven étudiera le comportement de la haute atmosphère martienne durant cet épisode météorologique particulier. De son côté, Curiosity ne souffre pas autant qu’Opportunity grâce à ses batteries nucléaires. Il offre un point de vue depuis le sol particulièrement intéressant. C’est lui qui a vu les poussières recouvrir progressivement le Soleil jusqu’à le masquer totalement. Depuis le cratère de Gale, il mesure le « tau » de l’atmosphère, c’est-à-dire son opacité, à mesure que la tempête soulève de plus en plus de poussière.

et le soleil se ternit jusqu’à disparaître. © Nasa/JPL-Caltech/TAMU
Il est difficile de prédire la durée de cette tempête et si elle peut s’étendre à l’ensemble de la planète. En 2007, la tempête avait duré deux semaines. Celle-ci pourrait encore bien se déchainer pendant plusieurs mois.