La plupart des galaxies très lointaines sont vues à travers davantage de poussière qu’on ne le pensait. C’est la découverte réalisée par une équipe qui a passé au peigne fin des milliers de clichés de l’Univers, pris par le télescope de 2,5 m du Sloan Digital Sky Survey (un programme d’observation global de la voûte céleste). Menés par le Français Brice Ménard, du Canadian Institute for Theoretical Astrophysics, ces astronomes ont examiné les alentours de 20 millions de galaxies relativement proches et analysé la couleur de 100000 quasars à l'arrière-plan de ces galaxies. Il leur est ainsi apparu que les quasars, noyaux très lumineux de galaxies lointaines, étaient pour la plupart plus rouges que les autres. Explication : leur lumière est en partie absorbée par de la poussière appartenant aux galaxies d’avant-plan. « La surprise vient de ce que nous voyons de la poussière à des centaines, voire des milliers d’années-lumière en dehors des galaxies, dans l’espace intergalactique », explique Brice Ménard. Cette poussière, issue d’étoiles mortes, aurait été éjectée à la périphérie des galaxies par le rayonnement des autres étoiles. Cette observation pourrait avoir une conséquence sur les études cosmologiques. Par exemple, un certain nombre de supernovae très lointaines, utilisées pour mesurer l’accélération de l’expansion de l’Univers, seraient plus proches qu’on ne le pense. Les travaux théoriques sur l’énergie sombre (tenue pour responsable de cette expansion accélérée) devront la prendre en compte.
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