A quoi ressemble, en vrai, l’impact d’une météorite ? A un coup de fusil tiré par le ciel. C’est en tout cas la première image qui vient à l’esprit lorsqu’on visionne la vidéo que vient de mettre en ligne le spécialiste des météorites Chris Herd, professeur à l’université d’Alberta, sur le site de la Meteoritical Society. « À ma connaissance, c'est la première fois qu'on a le son et l’image d’une météorite qui frappe une surface ou un objet fabriqué par l'homme » explique le chercheur
A Paris, son confrère professeur à l’université Paris-Saclay et cofondateur du réseau de recherche de météorites FRIPON/Vigie-Ciel confirme : « On avait déjà un enregistrement sonore de l’impact d’une météorite – celle du 10 septembre 2023 en Sologne, où elle avait frappé une table en se cassant en 3 morceaux – mais une vidéo comme celle-là je n’en avais jamais vue ! »
La vidéo a été tournée le 25 juillet dernier. Il s’agit de l’enregistrement d’une caméra de surveillance installée sur la maison de Joe Velaidum et Laura Kelly, à Marshfield sur l’Île-du-Prince-Edouard (Canada). Ce jour là, au retour d’une courte promenade, comme le rapporte Radio-Canada, ils avaient constaté d’étranges dégâts dans leur allée. Une météorite ? Le visionnage de la vidéo de surveillance les avaient convaincu de la transmettre au service de notification de météorites mis en place par l’université d’Alberta. D’où elle était rapidement remonté à Chris Herd.
Une chondrite ordinaire
La chute a depuis été formellement identifiée, notamment via l’analyse de petits fragments récupérés sur place dans les jours suivants, 95 grammes au total. « La météorite qui est tombée est une chondrite ordinaire, elle est officiellement baptisée météorite de Charlottetown » précise le chercheur.
Si la vidéo ne permet pas de mesurer la vitesse d’impact, « elle est probablement de l’ordre de 200 km/h » reprend Chris Herd. Cela peut paraître rapide, mais c’est bien inférieur à la vitesse d’entrée dans l’atmosphère d’un astéroïde, de l’ordre de quelques dizaines de kilomètres par seconde.
Notre atmosphère freine considérablement les quelques dizaines de milliers de tonnes de matériau extraterrestre qui la percute chaque année. Par échauffement, elle en consume l’essentiel puisque seules quelques tonnes atteignent la surface de notre planète. Quelques tonnes, dont les quelques dizaines de grammes de la météorite de Charlottetown...