Il y a 3000 ans, Algol était éclipsée plus fréquemment par l'étoile qui gravite autour d'elle. C'est ce qu'ont découvert des scientifiques finlandais, de l'université d'Helsinki, en examinant des calendriers de l'ancienne Égypte.
Le peuple égyptien, à l'époque des pharaons, avait déjà remarqué que l'éclat de l'astre, visible à l'œil nu, variait selon un cycle précis. Ce cycle a été reporté pendant des siècles dans des calendriers destinés aux prédictions et à la religion.
Une étoile variable antique
Algol est une étoile de la constellation de Persée distante de 93 années-lumière. Sa luminosité baisse de 1,3 magnitude pendant 10 heures tous les 2,8 jours. Cette diminution d’éclat est due au fait qu'une étoile moins brillante, satellisée autour d'elle, passe devant elle.
Cette variabilité était connue des Égyptiens mais n'a été mesurée précisément pour la première fois qu'en 1783 par l'astronome amateur britannique John Goodricke.
Un infime ralentissement
Les Égyptiens de l'Antiquité avaient toutefois noté les périodes d'éclipse d'Algol dans divers calendriers. En les recoupant sur des siècles et en les corrélant avec les mesures de Goodricke, les astronomes finlandais sont arrivés à la conclusion que la période des éclipses d'Algol avait ralenti de 0,017 jour en 3000 ans.
Pour Lauri Jetsu, qui a dirigé l'étude (à paraître dans Astronomy and Astrophysics), « l'augmentation de la période au cours des trois derniers millénaires pourrait avoir été causée par le transfert de masse observé entre les deux membres de l’étoile binaire ».
Une étoile double serrée
Algol est en effet une étoile double dont les composantes sont très proches l'une de l'autre : seulement 7,5 millions de kilomètres les séparent. Cela équivaut à 5% de la distance qui sépare la Terre du Soleil.
Commentaires