Malgré quelques apparitions dans les médias ces derniers mois, nous savions que le découvreur des anneaux de Neptune luttait courageusement contre la maladie. Elle aura finalement eu raison du bouillonnement d'énergie hors norme qui animait ce chercheur de 73 ans.
Tous ceux qui ont eu la chance d'assister à ses conférences gardent un grand souvenir de ce véritable show : un contenu scientifique à la pointe des dernières découvertes, ponctué d'innombrables traits d'esprit percutants, voire corrosifs.
Agir pour la science
Plus que quiconque, il était attaché à ériger le savoir en valeur supérieure et universelle pour lutter contre les maux de notre société. André Brahic s'était investi avec plus de vigueur encore ces dernières années à marteler ce discours, notamment à l'adresse de nos responsables politiques. En 2012, il a publié un véritable plaidoyer en ce sens : La science, une ambition pour la France édité par Odile Jacob.
Il n'aura finalement pas le temps de suivre la fin de mission de la sonde Cassini, programme d’exploration du monde de Saturne auquel il a participé. Il n'aura pas non plus l'occasion de vivre son plus grand rêve : voir une sonde se mettre en orbite autour de Neptune.
C'est une grande perte pour l'exploration spatiale du Système solaire, mais aussi une grande perte pour le public, auprès de qui il occupait une place à part. Les chercheurs aussi doués pour communiquer leur enthousiasme auprès du grand public sont rares. Il laisse derrière lui un grand vide et va manquer à toutes les générations de passionnés du ciel.
Il y a quelques années, ce vulgarisateur passionné racontait la naissance de sa vocation d'astronome au micro de Ciel & Espace.
Et (merci à Thomas Dufour de le signaler), l'émission La Tête au Carré, sur France Inter, a réalisé un hommage à André Brahic le lundi 16 mai 2016.
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