111e vol pour Ariane 5. Dans la nuit du 23 au 24 octobre 2021 à 4h10 heure de Paris (23h10 heure locale), la fusée européenne a décollé du Centre spatial guyanais de Kourou. À son bord, deux gros satellites de télécommunications partis pour rallier l’orbite géostationnaire, à 36 000 km d’altitude. Le premier civil, SES 17, est destiné à surplomber les Caraïbes, rejoignant ainsi la flotte 49 satellites de l’opérateur luxembourgeois déjà en fonction sur l’anneau géostationnaire. L’autre engin est militaire : Syracuse 4A a été lancé par Arianespace pour le compte de la Direction générale de l’armement. Construit par Thales Alenia Space, il sera rejoint mi-2022 par un second satellite : Syracuse 4B, construit par Airbus Defence and Space.
Coiffes ajustées
Pour ce lancement, l’Agence spatiale européenne a dû augmenter de 1,5 m la hauteur de la coiffe de sa fusée. En lançant un total de 11,2 tonnes ce jour-là, Ariane 5 a battu ce jour-là son record de charge injectée sur orbite de transfert géostationnaire. Le 18 décembre 2021, il ne s’agira pas d’envoyer si lourd car le télescope spatial James Webb (JWST) n’affiche que 6,2 tonnes à la pesée. Mais du fait de son immense taille, même en position pliée, l’instrument de la Nasa occupera à lui seul les quelque 17 m de hauteur disponible. « Du fait de sa taille, il est très actif dynamiquement, ce qui signifie qu’il bouge beaucoup », nous a expliqué Keith Parrish, responsable technique du JWST, lors de son interview publiée dans le Ciel & espace 579. Raison de plus pour prendre toutes les précautions du monde lors du prochain vol d’Ariane 5. Arrivé en Guyane (et en catimini) par bateau le 12 octobre 2021, le télescope à 10 milliards de dollars devra encaisser les vibrations qui accompagnent chaque décollage de fusée.
Toutes les étapes du déploiement du JWST sont à retrouver dans l’article « Lancement à haut risque pour le JWST » du magazine n°579 de Ciel & espace
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