Avant même son vol inaugural planifié le 9 juillet 2024, Ariane 6 vient de subir une importante déconvenue. Selon une information publiée le 27 juin par le journal Le Monde, le satellite qui devait partir à bord du troisième exemplaire de la nouvelle fusée européenne vient d’annuler son voyage. Ce client est Eumetsat, organisation européenne qui exploite une flotte de satellites météorologiques. Pour mettre sur orbite son satellite MTG-1, Eumetsat s’est même tourné vers la concurrence américaine, à savoir SpaceX et son lanceur Falcon 9.
« C’est un changement plutôt brutal d’autant que le vol était prévu pour très bientôt », s’est indigné Philippe Baptiste, président du CNES, sur le réseau social Linkedin. Dans l’hypothèse d’un premier décollage réussi pour Ariane 6, son troisième lancement pourrait avoir lieu début 2025. « C’est un jour très décevant pour les efforts spatiaux de l’Europe », ajoute Philippe Baptiste, se disant « impatient de comprendre les raisons de ce choix d’Eumetsat ».
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Une loi de préférence spatiale ?
Dans les semaines précédant ce désaveu, plusieurs leaders du secteur spatial européen se sont déclarés favorables à ce que la Commission européenne inscrive dans ses traités une préférence européenne. À savoir que les satellites institutionnels de l’Europe comme Galileo, Copernicus et les satellites scientifiques du continent aient pour obligation de décoller à bord d’une fusée européenne. Les États-Unis appliquent cette règle de préférence spatiale.
Dans l’attente d’Ariane 6, du retour au vol de Vega C prévu après octobre 2024, ou des vols inauguraux de petites fusées françaises ou allemandes, le télescope spatial Euclid et deux satellites Galileo sont partis avec SpaceX en 2023 et 2024. Avant la rupture du contrat signé il y a quatre ans avec Eumetsat, le carnet de commandes d’Arianespace comptait des clients pour 30 lancements d’Ariane 6. Avec pour objectif, à terme, de réaliser douze vols par an.