Bételgeuse, l’étoile principale de la constellation d’Orion, fascine toujours. Arrivée au stade de supergéante rouge, elle doit exploser bientôt en supernova. Quand cela arrivera, elle illuminera la nuit d'une clarté aussi forte que celle de la Lune.
En attendant, les astronomes continuent à l’observer en détail. Avec le Very Large Telescope, ils viennent de réaliser cette nouvelle image qui montre son environnement proche dans la longueur d’onde de l'infrarouge proche. Ils visualisent ainsi des structures nébuleuses qui sont impossibles à détecter en lumière visible.
Gaz et poussières éjectés dans l'espace
Ces nuages qui entourent Bételgeuse ont été émis par l’étoile. Il s'agit de gaz et de poussières qu'elle a éjectés dans l'espace au cours d'épisodes éruptifs et continus. Les analyses indiquent que de grandes quantités de silicates font partie de la nuée. C’est à partir de ce type d'éléments que plus tard, des planètes rocheuses se formeront peut-être. Mais Bételgeuse aura alors disparu depuis longtemps et ces poussières se trouveront en orbite autour d'une autre étoile.
Au centre de l’image, le disque noir correspond à un masque qui élimine la partie la plus brillante de l'étoile. L'étoile elle-même occupe l'espace déterminé par le petit cercle rouge, plaqué sur une image antérieure réalisée par le VLT.
Distante d'environ 425 années-lumière, Bételgeuse est la première étoile dont on a mesuré le diamètre en 1919, grâce à la technique de l'interférométrie. Celui-ci atteint 827 millions de km, ce qui signifie que si elle était à la place du Soleil, l'étoile occuperait tout le volume situé à l'intérieur de l'orbite de Jupiter (la Terre et Mars seraient dans l'étoile !). Résultat, on parvient à voir quelques détails à sa surface.
Pourtant, depuis plusieurs années, des mesures précises réalisées avec l'interféromètre IOTA, aux États-Unis, indiquent que son diamètre diminue d’environ 1% par an.
Philippe Henarejos, le 23 juin 2011
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