Ce champ de dunes martiennes, extrait d’un panorama réalisé par le robot Curiosity en décembre 2015, n’est pas simplement un paysage saisissant.
Dans une étude publiée le 1er juillet 2016 dans la revue américaine Science, une équipe de planétologues montre qu’il recèle aussi des informations intéressantes sur l’épaisseur de l’atmosphère martienne.
Sur Terre, le sable forme de grandes dunes – typiquement de plusieurs dizaines de mètres –, mais aussi des petites rides à leur surface. Celles-ci forment des lignes sinueuses séparées de moins de 30 cm, formées par la collision de grains de sable portés par le vent avec la surface des dunes.
Sur Mars, ce type de formations existe aussi, mais c’est un autre mécanisme qui est à l’origine des dunes que Curiosity a immortalisées sur les flancs du mont Sharp : le même qui crée les rides que l’on observe sur les fonds sablonneux de nos plages, où les grains de sable ne sont pas portés par le vent, mais entraînés par le courant.
Dans ce processus, la taille des rides est inversement proportionnelle à la densité du fluide qui entraîne le sable. Sur la planète rouge, le fluide est l’atmosphère martienne ! Comme elle est actuellement très peu dense, elle forme des rides de 3 m, énormes selon nos critères terrestres.
Les planétologues cherchent maintenant des champs de dunes similaires, mais fossiles, pour estimer la densité de l’atmosphère de Mars dans le passé. Leurs premiers résultats montrent qu'elle se serait très tôt amoindrie.
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