Il était 11 h 30 (heure française), ce 3 mai 2024 quand une fusée Longue Marche 5 s’est arrachée à l’attraction terrestre depuis la base de Wenchang, sur l’île de Haïnan, au sud de la Chine. À son bord : la sonde Chang’e 6, à destination de la Lune. Cet engin de 8,2 tonnes doit s’insérer en orbite lunaire et dépêcher son module d’atterrissage sur la face cachée, dans le cratère Apollo (lire Ciel & espace n°592 p. 25). Une foreuse doit collecter environ 2 kg de roches, les placer dans une capsule qui, après avoir décollé et rejoint la sonde orbitale, va être placée dans un module de retour vers la Terre. Ce dernier, de forme similaire aux compartiments de retour des vaisseaux Shenzhou mais de taille plus réduite, devrait se poser en douceur grâce à un parachute 53 jours après le début de la mission.
Si la Chine réussit cette mission, elle accomplira une première car à ce jour aucune roche lunaire venant de la face cachée n’a été collectée. Cette entreprise est rendue possible grâce au lancement préalable d’un satellite relais pour les communications appelé Queqiao 2.
Participation française
A noter que le module lunaire de Chang’e 6 emporte un instrument français mis au point par le CNES. DORN est un détecteur de radon, un gaz qui est émis en permanence mais en très faible quantité par le sol lunaire.