Lors du Conseil de l’ESA réunissant les ministres responsables de l’Espace, qui s’est tenu à Paris les 22 et 23 novembre 2022, Josef Aschbacher, le directeur général de l’ESA, a annoncé la nouvelle classe d’astronautes, la première à être sélectionnée depuis la classe de 2009 à laquelle appartient Thomas Pesquet.
Parmi ces cinq nouveaux astronautes figure la Française Sophie Adenot, 40 ans, pilote d’hélicoptère, première astronaute professionnelle française sélectionnée depuis Claudie Haigneré, dans les années 1980. À ses côtés dans la nouvelle promotion : le Belge Raphaël Liégeois, l’Espagnol Pablo Alvarez Fernandez, la Britannique Rosemary Coogan et le Suisse Marco Sieber.
Interview de Sophie Adenot, nouvelle astronaute française de l'ESA
L’Agence spatiale européenne a également recruté onze astronautes dits « de réserve », parmi lesquels le Français Arnaud Prost, qui « ne signeront pas d’emblée un contrat avec l’agence, mais pourront être appelés en cas de nécessité, et sont bel et bien désignés comme étant des astronautes », a précisé Josef Aschbacher. À côté de ces cinq astronautes de carrière et de ces onze réservistes se trouve également le premier parastronaute, le Britannique John McFall.
Juste avant de révéler la classe d’astronautes 2022, Josef Aschbacher a annoncé qu’après de longues négociations, les États membres de l’ESA ont décidé d’octroyer à l’agence un budget de 16,9 milliards d’euros. « Je suis très impressionné par ce chiffre, a-t-il déclaré. C’est une augmentation significative par rapport à la réunion ministérielle de 2019. » Il s’agit d’une augmentation de 17%. C’est cependant en dessous de l’objectif que s’était fixé l’ESA, qui était de 18,8 milliards d’euros.
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« Nous n’avons pas obtenu exactement ce que nous voulions, a tweeté Josef Aschbacher, mais il faut rappeler le contexte. Nous sommes passés de 10,3 milliards en 2016 à 14,5 milliards en 2019, puis à 16,9 milliards en 2022, soit une augmentation de 17% dans un contexte de guerre, de Covid et de crise énergétique. »
Une participation à l’ISS jusqu’en 2030
Avec cette rallonge substantielle, l’ESA assure notamment la continuité de sa participation aux activités de la station spatiale internationale (ISS) jusqu’en 2030. Elle possède également les moyens de lancer la prochaine série de modules européens, éléments clés du programme lunaire Artemis. Ce budget lui permet aussi notamment le développement d’un atterrisseur cargo lunaire, l’Argonaute, capable d’envoyer des charges utiles sur la Lune au cours des années 2030. Lors de la séance de questions-réponses qui a suivi l’annonce du budget, Daniel Neuenschwander, directeur du transport spatial à l’ESA, a assuré que l’enveloppe était largement suffisante pour financer le développement de la future version d’Ariane 6.
Exomars sauvée
Ce nouveau budget consacre 3,2 milliards d’euros aux programmes scientifiques. De quoi sauver probablement la mission ExoMars. Le directeur général a en effet expliqué que les parties anciennement prises en charge par les Russes seront réalisées en Europe, exception faite des générateurs nucléaires, du système d’aérofreinage et du lancement qui pourraient être pris en charge par la Nasa. Suite à notre question, le DG a confirmé que la date de 2028 pour le lancement est maintenue.
L’annonce de la nouvelle classe d’astronautes de l’ESA
La présentation de la Française Sophie Adenot commence à 14:45