Ce panorama martien paraît tout droit sorti d’une œuvre de science-fiction tant il est escarpé. Cette photo est pourtant bien réelle. Elle a été prise par le rover Curiosity, au beau milieu d’un canyon, entre Greenheug Pediment et Gediz Vallis, le 31 juillet dernier. Sur ce paysage désertique se détachent bien les stries qui caractérisent la succession de couches sédimentaires du mont Sharp (officiellement baptisé Aeolis Mons). Pour le dixième anniversaire de son arrivée sur Mars, Curiosity ne pouvait rêver mieux. Depuis son atterrissage spectaculaire le 6 août 2012, ses caméras ne cessaient de pointer cette montagne haute de 5000 m à l’origine encore mystérieuse qui constituait son objectif. Dix ans plus tard, il est atteint et tient toutes ses promesses.
La réaction de l’équipe responsable de la mission lors de l’arrivée sur Mars, en parallèle d’une animation de l’atterrissage, peut être visionnée sur cette vidéo de la Nasa.
Ce périple de 27 km a commencé en juin 2013, quand la Nasa a guidé Curiosity vers les pentes de la montagne.
Avec ses 900 kilos et ces 10 expériences embarquées, la plus grosse des astromobiles à avoir jamais foulé le sol martien était prévue pour une mission nominale d’une année martienne (soit 687 jours terrestres). Mais l’engin parcourt (et fore !) toujours sans relâche le cratère Gale et Aeolis Mons.
Mars autrefois habitable ?
Développé par le JPL, un centre de recherche spatiale de la Nasa, Curiosity a des objectifs ambitieux. En tête : étudier les conditions d’habitabilité de Mars dans le passé. Autrement dit, déterminer si la planète était propice à l’apparition de la vie ou non. Études géologiques du profil martien, analyses chimiques de son sol, compréhension de sa minéralogie et de sa géologie… tous les moyens ont été bons pour arriver à la conclusion que oui, les conditions semblaient réunies voici plus de 3,8 milliards d’années.
Une foreuse sur Mars
Le rover est bien aidé en cela par la foreuse qui termine son bras. Capable de percer le sol de Mars sur plusieurs centimètres, Curiosity effectue son premier prélèvement en février 2013. Depuis lors, ce sont plusieurs dizaines d’échantillons de roche sous forme de poudre que l’astromobile a collecté. Et le petit robot a plus d’un tour dans son sac. Ou plutôt, plus d’une expérience dans sa carcasse. Puisqu’il embarque avec lui un spectromètre. Grâce auquel les premières analyses ont révélé un étrange excès de Carbone-12. D’origine biologique ?
Ses autres défis scientifiques sont tout aussi passionnants. Outre l’inévitable quête de traces d’eau, Curiosity est également conçu pour collecter des données météorologiques qui aideront à caractériser le climat martien.
Des roues très endommagées
Voilà donc dix ans que Curiosity s’est réveillé sur Mars. Malgré quelques frayeurs, notamment quand il a perdu la mémoire ou quand l’on s’est rendu compte que ses roues étaient en lambeaux, il a parcouru bien du chemin. Il peut même se targuer d’avoir réussi à casser internet, lorsqu'il a dévoilé une image laissant entrevoir une étrange porte.
Pendant combien de temps encore Curiosity pourra-t-il arpenter le sol martien ?