Une sonde indienne a repéré de l'eau dans un cratère lunaire. Mais elle proviendrait en réalité des profondeurs de notre satellite.
De l'eau issue du magma
L'instrument M3 (Moon mineralogy mapper) de la Nasa, embarqué à bord du vaisseau indien Chandrayaan-1, a apporté la preuve d'une source d'eau à l'intérieur de la Lune. Ces observations qui datent de 2009, mais dont les résultats ne sont connus qu'aujourd'hui, montrent la présence d'eau en surface dans le cratère Bullialdus, large 60 km et situé près de l'équateur lunaire. Les scientifiques ont trouvé une quantité importante d'hydroxyle OH, qui prouve que la roche de ce cratère a été formée par du magma en profondeur, puis mis à jour par un impact.
Cette eau « magmatique » pourrait fournir des indices sur la composition interne et la formation de notre satellite. Cette avancée confirme les résultats des analyses récentes des échantillons de roche ramenés lors du programme Apollo, dans les années 1960.
Histoires d'eau lunaire
Ce n'est en effet pas la première fois que de l'eau est trouvée sur la Lune. En 2012, le Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) en avait observé au pôle sud, contredisant des données obtenues en 2008. En 2009, la sonde LCROSS avait décelé de l'eau dans le panache de l'impact de la fusée Centaure, projetée sur la Lune à cet effet. Plus tôt la même année, la sonde Epoxy en avait également détecté.
Le mécanisme alors envisagé pour expliquer cette présence était le flux de protons (H+) transporté par le vent solaire. En percutant la surface de la Lune exposée au Soleil, ces protons libèrent l'oxygène contenu dans les minéraux lunaires, en formant les molécules d'eau (H20). Mais les scientifiques pensent que le vent solaire ne peut former des quantités significatives d'eau qu'à des latitudes élevées, ce qui exclut le cratère Bullialdus.
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