La découverte d'un écho lumineux autour d'Êta de la Carène sème le doute sur la vraie nature de l'étoile. Quelle est l'origine de la formidable éruption qui la fit devenir l'un des astres les plus brillants du ciel au milieu du XIXe siècle ?
Lumières du passé
Cet écho lumineux nous est renvoyé par un nuage interstellaire situé derrière l'étoile. La vitesse de la lumière étant finie, il nous parvient avec un retard de plus de 150 ans par rapport au sursaut d'éclat d'Êta de la Carène.
En effet, l'écho lumineux a dû parcourir en plus l'aller-retour entre l'étoile et le nuage avant d'arriver à la Terre.
Ce retard est une chance pour les astronomes : il permet de réétudier avec les moyens actuels une éruption qui a déjà été observée dans le passé, entre 1838 et 1858.
Un autre exemple célèbre d'écho lumineux a été découvert en 2002 autour de l'étoile V838 Monocerotis.
Une mini-supernova ?
L'analyse de l'écho lumineux d'Êta de la Carène, située à 7500 années-lumière, montre que l'astre était au moins 2000 degrés plus froid qu'on ne l'imaginait lorsque son éclat a atteint son pic en 1843.
Du coup, le mécanisme invoqué jusqu'ici pour expliquer ce sursaut lumineux - l'échauffement de son enveloppe de gaz par l'étoile très chaude - n'est plus valide. Une autre hypothèse le remplace désormais : Êta de la Carène aurait connu une véritable explosion, une mini-supernova.
En étudiant le cas d'Êta de la Carène, les astronomes espèrent comprendre le fonctionnement de ces quelques poignées d'étoiles qui, sans se disloquer, sont capables de sursauts lumineux presque aussi intenses que ceux des supernovae.
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