L’un voit ce que verrait l’œil humain. L’autre ne capte que la lumière infrarouge, qui nous est inaccessible. Entre les télescopes spatiaux Hubble et James Webb, la différence est là. Et elle se constate encore mieux quand, par un astucieux montage, on divise l’image d’une galaxie en deux. C’est ce qu’on fait les astronomes avec 19 galaxies relativement proches. Nous avons choisi l’une d’elles, NGC 628, mieux connue sous l’appellation de M 74, située à 32 millions d’années-lumière, dans la constellation des Poissons.
Poussières brillantes
Cette belle spirale avait déjà été photographiée en détail par le télescope Hubble (en bas à droite). La vision qu’en apporte le télescope James Webb change radicalement (en haut à gauche). Cela parce que les poussières interstellaires qui apparaissent sombres en visible, brillent en infrarouge. Elles sont en effet chauffées par le rayonnement des étoiles de la galaxie et émettent dans cette longueur d’onde. A contrario, l’émission infrarouge des étoiles est si faible que ces dernières sont quasiment éteintes.
Pour comparer les deux visions, le fait de partager la galaxie en deux parties égales est un excellent moyen. Car il permet de comprendre presque instantanément comment les mêmes structures prennent une apparence différente selon qu’elles sont observées par Hubble ou par le JWST.